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Edition Automne 2025 de Jazz en Nord

Décloisonnant les genres avec passion et générosité, l’équipe de Jazz en Nord conjugue une nouvelle fois le jazz à tous les temps et nous offre une passionnante programmation qui, du 16 septembre au 12 décembre, proposera artistes confirmés ou émergents du jazz, du blues ou de la soul. Brève sélection de quelques concerts à ne pas manquer dans la métropole lilloise.

Avishai Cohen sera en concert le 12 octobre au Colisée de Roubaix. © Photoshoot
Avishai Cohen sera en concert le 12 octobre au Colisée de Roubaix. © Photoshoot

L'un des événements de l'édition d'automne de Jazz en Nord sera le concert d'Avishai Cohen (12 octobre). Depuis son premier album, Adama en 1998, le contrebassiste, compositeur et interprète israélien cultive des références éclectiques (de Stevie Wonder à Gabriel Fauré) qui lui ont permis d’embrasser les influences orientales et latines, de mêler un lyrisme coltranien à la rigueur du classique, les chants traditionnels en hébreu et la pop ou la soul. Avishai Cohen démontre ainsi, depuis bientôt trois décennies, un sens inné de la mélodie et de l’improvisation, sachant s’entourer de jeunes musiciens brillants, à l’image de la batteuse Roni Kaspi – à qui il a dédié une composition sur son nouvel album Brightlight – et du pianiste Guy Moskovich qui vient compléter cet impeccable trio. 

Autre concert événement incontournable le 14 novembre, celui de Solaxis, septet mené par la saxophoniste Lisa Cat Berro où, du baryton au soprano, toute la famille du saxophone est convoquée pour une kyrielle de musiciennes d’exception – Camille Maussion, Géraldine Laurent, Sophie Alour et Céline Bonacina –, solistes reconnues dont les chemins se croisent depuis des années. Lisa Cat-Berro relève ainsi le défi de composer une musique puissante pour cette formation atypique, soutenue par une solide rythmique basse-batterie. Portée par un répertoire ciselé sur mesure – entre jazz, pop instrumentale, electro 70’s et afro-beat –, cette formation distille un groove intense aux arrangements sophistiqués, sécrétant un kaléidoscope de motifs hypnotiques.

Solaxis © Florence Grimmeisen

Jazz métissé... 

Parmi les groupes à suivre, Aleph Quintet réunit cinq musiciens bruxellois, dont le brillant pianiste Wajdi Riahi, autour d'une musique où s'entrecroisent rythmes envoûtants, harmonies contemporaines et quête d’authenticité. Après un opus inaugural, Shapes of Silence, largement salué par la critique, Aleph Quintet a récemment sorti un nouvel album, Hiwar, fusion audacieuse entre jazz moderne et musiques traditionnelles nord-africaines. En arabe, «Hiwar» signifie «dialogue», un mot qui résume parfaitement l’esprit de ce disque : un échange célébrant cultures, héritages et innovations. Soit la promesse d'un concert en liberté (22 novembre). 

À la croisée des influences qui ont façonné son univers musical, Hugo Diaz présente son singulier projet intitulé Confluences : une suite de compositions originales où contrepoint et signatures rythmiques audacieuses cohabitent subtilement au service d'un lyrisme évocateur. Un quartet où chaque musicien apporte sa propre sensibilité dans une quête musicale fluide et intense. Soit une invitation à un voyage sonore où les frontières du genre se dissolvent au rythme des vagues créatives (6 novembre). 

...et blues engagé 

Artiste majeure de la scène blues-rock française, Nina Attal est une guitariste virtuose et chanteuse passionnée qui fait vibrer les scènes depuis plus de quinze ans avec un style unique qui fusionne groove, soul et riffs électriques. Son nouvel album, Tales of a Guitar Woman, est une plongée intense dans ses inspirations, de la folk au blues des 70’s, porté par un son puissant et des textes profonds. Une artiste libre et authentique qui bouscule les codes et conjugue avec fougue le blues au féminin (30 octobre). 

Nina Attal © Sébastien Toulorge

Guitariste autodidacte, joueur de banjo et compositeur, Guy Davis a été nommé deux fois aux Grammy Awards pour «The Best Traditional Blues». Profondément marqué par le Delta blues, ses compositions mélangent blues, folk, rock, voire spoken word et world music pour commenter et partager ses colères et indignations liées à l’injustice, à travers des récits lyriques et douloureux, telle la chanson «God’s Gonna Make Things Over» sur le massacre racial de Tulsa en 1921. Un artiste engagé à découvrir (12 décembre).

Programme complet sur www.jazzenord.com

Coup de cœur

A chaque édition, Thierry Legrand, délégué général de la manifestation, nous fait découvrir un.e artiste méconnu.e qui, très vite, accède à une certaine notoriété auprès des afficionados du jazz. Après l'harpiste Sophye Soliveau ou le saxophoniste Linda Sikhakhane, notre coup de cœur de cette édition sera pour Amy Gadiaga, bassiste, chanteuse et compositrice basée à Londres. Diplômée du Trinity Laban où elle a étudié la contrebasse, elle a remporté plusieurs distinctions, dont un prix de la Royal Philharmonic Society. Grâce à un style unique qui fait le lien entre la tradition du jazz old school de musiciens tels que Betty Carter et Wayne Shorter et le son moderne d'artistes comme Stevie Wonder et Twinkie Clark, la démarche artistique d'Amy Gadiaga et son approche tonique célèbrent l’art et la liberté. Un concert à ne pas manquer (21 novembre).