Education: des résultats contrastés aux évaluations nationales, le collège à la peine
Le ministère de l'Education a publié jeudi les résultats des évaluations nationales passées en septembre par les écoliers, collégiens et lycéens, qui montrent un bilan contrasté et parfois "préoccupant" au collège, sur lequel il...
Le ministère de l'Education a publié jeudi les résultats des évaluations nationales passées en septembre par les écoliers, collégiens et lycéens, qui montrent un bilan contrasté et parfois "préoccupant" au collège, sur lequel il faut "faire porter l’effort", selon Edouard Geffray.
Plus de sept millions d'élèves ont passé cette année ces évaluations en français et en mathématiques, mises en place depuis 2017. Elles concernent aujourd'hui tous les niveaux de l'école élémentaire, ainsi que les classes de 6e, 5e, 4e, seconde et première année de CAP.
"Depuis 2017, on observe que sur le CP, sur le CE1 et en fait sur tout le le primaire, jusqu'à l'entrée en 6e, les résultats des élèves globalement progressent", s'est félicité le ministre de l'Education Edouard Geffray, lors d'un déplacement dans une école de Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon. "La priorité qui a été donnée au premier degré depuis 2017 porte ses fruits", a-t-il ajouté.
Mais le ministre s'est montré beaucoup moins positif sur le collège, où "on assiste à un effritement progressif". "Un élève qui rentre en difficulté au collège en sort en difficulté ou en grande difficulté", a-t-il ajouté. "C'est donc là qu'il faut faire porter l'effort."
Le ministère avait fait état plus tôt d'une "forme de stabilité" des résultats sur un an, sans "progrès significatifs cette année".
Ecarts filles-garçons marqués
Dans le détail, au CP, les résultats montrent une "progression" par rapport aux premières évaluations en 2019, avec "des fondements plus solides en lecture et en numération", a souligné le ministère dans un communiqué.
En CE1, les résultats sont "globalement stables" sur un an, mais avec "un recul en français qui appelle une vigilance renforcée". En CE2, le bilan est aussi "globalement stable" en français et "stable ou en hausse" en mathématiques. En CM1, les résultats sont stationnaires en français et en progrès en maths, et en CM2, stables mais avec "des avancées en grammaire et en numération".
Mais les résultats montrent aussi toujours des écarts importants entre filles et garçons en élémentaire: les filles l'emportent sur la maîtrise du français du CP au CM2, et les garçons sur celle des maths à partir du début de CE1.
"Cela veut dire qu'il faut qu'on ait un travail collectif là-dessus", a estimé M. Geffray.
Pour Aurélie Gagnier, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire, "la politique éducative menée depuis 2017 ne réussit ni à réduire les écarts entre les élèves issus de milieux défavorisés et ceux issus de milieux favorisés, ni à réduire les écarts de genre".
Inégalités de tous ordres
Au collège, les résultats en 6e connaissent une "amélioration continue" depuis la mise en place des évaluations pour ce niveau en 2017, "notamment grâce à une réduction des faibles performances", selon le ministère. Il constate aussi une nette amélioration des performances pour les "tests de fluence" (qui mesurent le rythme de lecture).
Mais les résultats se gâtent en 5e, où les évaluations, mises en place pour la première fois cette année, révèlent "des disparités fortes". Ainsi en français, si la proportion d'élèves qui montrent une maîtrise satisfaisante est de 52,1%, ce taux est beaucoup moins élevé en REP (34,6%) et REP+ (seulement 24,9%). Les écarts sont aussi importants en maths.
La classe de 4e montre, elle, des performances stables en maths, mais en recul "préoccupant" en français, où la part d'élèves diminue dans les groupes les plus performants et augmente dans ceux qui le sont le moins.
Enfin, en seconde, la situation est également "contrastée", avec "des progrès modérés en mathématiques" mais "une baisse en français". Ainsi 20,1% des élèves de seconde générale et technologique appartiennent aux groupes de bas niveaux en français, contre 12,4% en 2021, indique le ministère.
Pour Dominique Bruneau, secrétaire fédéral de la CFDT Education, ces résultats sont "le reflet de l'échec d'une politique menée par le ministère depuis huit ans".
Ils "confirment des difficultés à faire réussir tous les élèves", estime de son côté Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (collèges et lycées). Pour elle, il y a notamment "urgence à relancer l'éducation prioritaire".
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