Embellie sur le marché de l'immobilier ancien au premier trimestre
Le marché français de l’immobilier ancien a repris des couleurs au premier trimestre 2025, une embellie tirée par la baisse des prix et par des crédits plus avantageux pour les...

Le marché français de l’immobilier ancien a repris des couleurs au premier trimestre 2025, une embellie tirée par la baisse des prix et par des crédits plus avantageux pour les ménages mais jugée fragile par les professionnels.
En hausse de 0,5% sur un an au premier trimestre, après six trimestres de baisse consécutifs, et de 1% par rapport au trimestre précédent, les prix de vente des logements anciens ont repris de la vigueur en ce début d'année, selon l'indice Notaires-Insee de référence publié mardi.
Depuis octobre, les ventes ont également stoppé leur tendance baissière entamée au printemps 2022. Fin mars 2025, le nombre de transactions était estimé à 880.000 sur les douze derniers mois, contre 845.000 en décembre 2024 et 832.000 en septembre 2024.
"Eclaircie et prudence", a commenté Elodie Frémont, présidente de la commission des statistiques immobilières des notaires du Grand Paris, lors d'une conférence de presse.
Les notaires redoutent notamment que cette tendance positive ne soit l'effet de l'anticipation par les ménages des hausses des droits de mutation à titre onéreux appliquées au 1er avril dans bon nombre de départements sur les transactions immobilières.
Dans le détail, les prix des logements anciens sont en hausse de 0,5% au premier trimestre sur un an, après -2,1% au quatrième trimestre 2024 et -3,9 % au troisième trimestre 2024.
Les prix augmentent davantage pour les appartements (+0,7%) que pour les maisons (+0,3%).
En Île-de-France, les prix des maisons et appartements rebondissent de +0,9% au premier trimestre après neuf trimestres de baisse, mais baissent sur un an à un rythme moins soutenu : -0,3% au premier trimestre 2025, après -3,7% au quatrième trimestre 2024 et -5,3% au troisième trimestre 2024.
Les prix des appartements anciens augmentent davantage à Paris (+1,1%) qu’en petite couronne (+0,5%) et qu’en grande couronne (+0,4%) par rapport au trimestre précédent.
Les volumes de ventes ont eux fortement rebondi en Ile-de-France, avec une poussée de 21% par rapport au 1er trimestre 2024, dont le niveau avait été historiquement faible.
Contexte géopolitique
A Paris, les prix restent stables autour de 9.500 euros le m2 au premier trimestre et devraient atteindre 9.750 euros en juillet, selon les notaires du Grand Paris.
Les prix au m2 s'échelonnent entre 7.530 euros dans le XIXe arrondissement et 13.270 euros dans le VIe.
En province, les prix des logements anciens confirment la tendance nationale, avec une hausse de 1% enregistrée au premier trimestre après deux trimestres de quasi-stabilité.
La tendance est également à la hausse sur un an, avec +0,7% enregistré au premier trimestre contre -1,7% au quatrième trimestre 2024.
"On pourrait croire et espérer que le marché est entré dans une nouvelle dynamique après deux années particulièrement difficiles, mais la certitude n'est pas là", a observé Elodie Frémont.
Les notaires redoutent qu'un revirement du contexte économique lié au contexte géopolitique ne remette en cause les premières évolutions positives, notamment la baisse des taux d'intérêt.
En Ile-de-France, les prix pourraient par ailleurs enregistrer des "hausses annuelles comprises entre 1% et 5% d'ici juillet pour l'ensemble des marchés" et provoquer "des nouvelles tensions sur la solvabilité" des ménages.
Une analyse partagée par Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), qui rappelle que la chute des volumes de transactions et la chute des prix est enrayée "depuis le 1er juillet 2024", coïncidant "avec six baisses successives du taux de la BCE".
"C'est cette conjugaison de la baisse des taux et de la stabilisation voire de la baisse des prix qui a permis de reconstituer le pouvoir d'achat qu'avaient perdu les acheteurs", explique-t-il.
On ne peut toutefois pas parler selon lui d'une hausse des prix mais plutôt "d'un rattrapage".
Les feux sont au vert mais une hirondelle ne fait pas le printemps, prévient-il. "On a nourri une croissance des volumes et des prix sur fond de baisse des taux. Il faut maintenant que les taux trouvent à se stabiliser pour un redémarrage actif et réel", souligne-t-il.
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