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En meeting dans le Loiret, le RN et ses alliés unis contre Bruxelles et derrière Marine Le Pen

Un an après leur percée aux élections européennes, le Rassemblement national et ses alliés continentaux se sont retrouvés en meeting près de Montargis, pour afficher leur unité contre les institutions de Bruxelles et leur soutien indéfectible à Marine Le Pen...

La présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen (g), et le président du RN, Jordan Bardella (d), saluent le public à l'issue d'une réunion du groupe Patriotes pour l'Europe au Parlement européen, réunissant des dirigeants européens d'extrême droite, à Mormant-sur-Vernisson, le 9 juin 2025 dans le Loiret © JEAN-FRANCOIS MONIER
La présidente du groupe parlementaire du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen (g), et le président du RN, Jordan Bardella (d), saluent le public à l'issue d'une réunion du groupe Patriotes pour l'Europe au Parlement européen, réunissant des dirigeants européens d'extrême droite, à Mormant-sur-Vernisson, le 9 juin 2025 dans le Loiret © JEAN-FRANCOIS MONIER

Un an après leur percée aux élections européennes, le Rassemblement national et ses alliés continentaux se sont retrouvés en meeting près de Montargis, pour afficher leur unité contre les institutions de Bruxelles et leur soutien indéfectible à Marine Le Pen, dont la candidature à la présidentielle est en suspens.

Soudés et offensifs, ils ont dénoncé la décision de justice qui pourrait empêcher Mme Le Pen de se présenter en 2027. "Ni ici, ni nulle part en Europe, nous les laisserons interdire aux peuples de choisir leurs dirigeants", a lancé celle-ci aux quelques milliers de partisans galvanisés, venus l'acclamer dans une cour de ferme de Mormant-sur-Vernisson.

Soleil de plomb, odeur de friture et marée de drapeaux bleu blanc rouge de rigueur, la triple candidate à la présidentielle, affirmant que "l'on veut (lui) interdire, en violant tous les principes du droit (...) de se présenter" à nouveau, a lancé une lourde charge contre une Union européenne qualifiée "d'empire marchand, wokiste, ultralibéral", accusée de "mettre son énergie dans un projet de guerre programmée"

Son jeune dauphin Jordan Bardella a dénoncé à l'unisson un "monstre bureaucratique gouverné par des technocrates" et son "pacte européen pour les migrations (...) qui force la France à répartir les migrants dans nos villes et nos villages".

Gros succès à l'applaudimètre, et démonstration de loyauté entre la patronne du RN et son probable remplaçant si la cour d'appel devait confirmer l'an prochain l'inéligibilité de Marine Le Pen.

Une harmonie scellée au pied de l'estrade par un bain de foule commun. Pour mieux faire taire les rumeurs de rivalité naissante entre le populaire président du parti à la flamme et son aînée?

Deep state" et grand remplacement

En tout cas, c'est bien Marine Le Pen qui était à l'honneur dans toutes les interventions. "Une combattante courageuse, (qui) ne vous trahit jamais (et) suit toujours la loi de l'honneur", a salué Viktor Orban.

Le Premier ministre hongrois a au passage embrassé la théorie complotiste du grand remplacement, comparant la politique migratoire européenne à "un échange organisé de populations pour remplacer le socle culturel" du Vieux continent.

Avec la même véhémence, Matteo Salvini a pointé "une invasion de clandestins, principalement islamistes", selon lui "financée et organisée dans le silence de Bruxelles". Quitte à "essayer de bloquer" ceux qui s'y opposent "avec tous les moyens possibles".

Mais "ils vont échouer" car "la victoire appartient aux plus tenaces" et "nous sommes du bon côté de l'Histoire", a ajouté en français le vice-président du Conseil des ministres italien.

Dans la langue de Molière également, le tchèque Andrej Babis a fustigé un "deep state" (état profond) mêlant "bureaucratie européenne, médias traditionnels (et) activistes progressistes", tandis que le flamand Tom Van Grieken a harangué la foule en affirmant que "Marine Le Pen fait trembler le système" et que "si la France se lève, l'Europe suivra".

"Elle sera présidente, ils ne pourront pas l'empêcher. La France a besoin que Marine arrive et l'Europe a besoin que la France revienne", a martelé l'espagnol Santiago Abascal.

Pour l'occasion, le président du parti Vox et de l'alliance des Patriotes (forte de 85 eurodéputés sur 720), a annoncé que la Française avait été unanimement désignée présidente d'honneur du mouvement européen.

Construire la résistance

Consécration symbolique, un an jour pour jour après la victoire sans appel du RN au scrutin européen, avec 31,37% des suffrages, score record qui avait propulsé M. Bardella aux portes de Matignon à la faveur de la dissolution.

Mais cet élan s'était fracassé sur un casting hasardeux de candidats et un "front républicain", limitant le contingent du RN à 120 députés, très loin des 289 nécessaires pour gouverner seul.

Un coup d'arrêt qui n'a pas entravé l'ascension du nouveau champion de l'extrême droite, dont l'autobiographie atteint des chiffres de vente aussi élevés que sa cote dans les sondages. Propulsé dans le cercle fermé des "présidentiables", mais encore avec le statut de "plan B" de Mme Le Pen, au risque d'instiller un poison lent dans les entourages des deux leaders.

A gauche, leurs opposant ne font toutefois aucune différence. Devant quelques milliers de personnes réunies à Montargis pour une contre-manifestation, l'eurodéputée LFI Manon Aubry a vu dans le rassemblement voisin "le pire de l'extrême droite européenne raciste et xénophobe" et exhorté à "construire la résistance" face à des rivaux politiques qui ne sont "pas les bienvenus".

Côte-à-côte, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et celle de la CFDT, Marylise Léon, ont également appelé à "ne pas laisser faire l'extrême droite".

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