Exposition «Pom Pom Pidou» à Lille : l'art en mouvements
Dans le cadre de Fiesta ! – l’édition 2025 de lille3000 –, le Centre Pompidou présente l’exposition «Pom Pom Pidou – Un récit renversant de l'art moderne» au Tri Postal à Lille. Une traversée inédite de l’histoire de l’art moderne et contemporain à découvrir jusqu'au 9 novembre.

A travers un passionnant parcours imaginé sur trois niveaux et plus de 6 000 m², le Centre Pompidou rend hommage à l’audace parfois radicale et l’imaginaire décalé des artistes d’hier et d’aujourd’hui. De Robert Delaunay à Renzo Piano, en passant par Marcel Duchamp ou le Pop Art, l’exposition dévoile une histoire de l’art moderne et contemporain bousculée par de fécondes échappées, expérimentations ou ruptures esthétiques.
Au rez-de-chaussée, les avant-gardes modernes défient les conventions académiques et mettent l’art en mouvement. Les pulsations chromatiques de Robert Delaunay semblent ouvrir la voie aux Futuristes italiens, fascinés par la vitesse et la modernité. Tandis que les ready-made de Marcel Duchamp jaillissent comme des objets artistiques non identifiés dans le champ esthétique de l'époque. Cependant, dès ce premier plateau, les commissaires de l'exposition placent en regard ou en contrepoint des œuvres contemporaines, telle l’éblouissante installation lumineuse d’Olafur Eliasson.
Au premier étage se succèdent les approches novatrices du mouvement dadaïste ou des Nouveaux Réalistes qui s'approprient les objets du quotidien pour les réinventer. Tandis que le Pop Art et la Figuration narrative se jouent des frontières entre l’art et la rue, le sérieux et le jeu, la culture élitiste et populaire, le féminin et le masculin, la critique des médias et le détournement de l’imagerie publicitaire.
Le dernier niveau est dédié aux créations contemporaines devant lesquelles nos repères sensoriels, intellectuels et sociétaux sont bouleversés. Un changement de paradigme sécrété à travers des œuvres ou installations qui s'emparent des nouvelles technologies et où se croisent le code, l’algorithme et l’intelligence artificielle. Une expérience immersive, pas toujours aboutie, qui privilégie d'abord la perception avant la réflexion. L’ultime salle rend hommage à l’architecture visionnaire de Renzo Piano et Richard Rogers.
«Le jeu est au cœur de l'exposition»
Jeanne Brun,
directrice adjointe du Musée national d’art moderne − Centre
Pompidou, co-commissaire avec Jean-Max Colard*, esquisse les grandes
lignes de l'exposition.
«L'enjeu premier de cette exposition est de partager aussi généreusement que possible une traversée des collections du Centre Pompidou. On a vraiment imaginé une représentation temporelle qui parte de l'art moderne vers l'art le plus contemporain. Le sous-titre de cette exposition − «Un récit renversant de l'art moderne» − a été le fil conducteur pour choisir au sein des grands fonds du musée (plus de 150 000 œuvres), quelles pièces nous paraissaient représenter le plus clairement ce système de renversement. Les œuvres sélectionnées sont un défi aux conventions de l'art, et la façon dont l'art ouvre toutes les frontières.
Dans chaque salle de
l'exposition, il y a de petits déplacements qui montrent finalement
que l'art est partout et que les artistes ont très bien su s'ouvrir
à des champs entiers du quotidien pour les faire entrer dans le
musée, comme la représentation de la femme dans la publicité pour
les artistes du Pop art.»
* Chef du service de la parole, département culture et création − Centre Pompidou.