Fâches-Thumesnil. Burn-out : comment la Maison Fleurie accompagne les cadres
Face à l’augmentation des burn-out chez les cadres et les salariés, la clinique Ramsay Maison Fleurie propose une approche alliant hospitalisation, suivi psychologique et activités thérapeutiques. Rencontre avec le Dr Sophie Delille, psychiatre à l’hôpital de jour de l'établissement.
Ces dernières années, le burn-out touche de plus en plus de cadres et de salariés. À la clinique Ramsay Maison Fleurie, le phénomène est palpable. Le Dr Sophie Delille, psychiatre à l’hôpital de jour de cet établissement, observe «énormément de problématiques psychiatriques liées à des difficultés dans le cadre du travail». Des personnes qui s’effondrent, et à travers lesquelles deux profils principaux se dégagent : les salariés, et les cadres supérieurs - dirigeants ou professions libérales.
«Les cadres sont touchés par un épuisement professionnel lié à un surinvestissement. D'autant qu'ils ne prennent pas en considération les alertes que leur corps veut bien leur donner, comme les maux du dos. Et puis un jour, ça craque et ils ne peuvent plus retourner au travail», constate la spécialiste, qui exerce également en libéral à Lille.
Surinvestissement et hyperconnexion
Le surinvestissement se manifeste par une fatigue à la fois physique et émotionnelle : «Ce sont des personnes qui travaillent tout le temps, qui ne parviennent pas à couper, qui sont en hyperconnexion et vivent donc en permanence sur leurs réserves. Jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus».
Pour identifier ces situations, le test d’inventaire du burn-out de Maslach évalue trois dimensions : l’énergie, l'empathie et le sentiment d’accomplissement personnel. Quand ces indicateurs sont au rouge, le corps finit par lâcher.
Une prise en charge globale
L'hospitalisation s'impose alors bien souvent. À la Maison Fleurie, explique la médecin, celle-ci permet de couper complètement avec les contraintes du quotidien. Les patients bénéficient d’activités variées : relaxation, balnéothérapie, art-thérapie, soins esthétiques, et d’un suivi psychiatrique et psychologique intensif pour enclencher un travail. «C’est une prise en charge globale, où chacun trouve les outils qui lui conviennent pour aller mieux», souligne Sophie Delille.
«Il faut souvent compter deux ans pour réussir à retourner au travail»
Dans l'approche thérapeutique de la Maison Fleurie, L’hôpital de jour joue ensuite un rôle-clé comme transition vers l’autonomie. Les patients peuvent s'y rendre un à cinq jours par semaine selon leurs besoins, en maintenant un rythme structuré et en restant en lien avec leur vie personnelle et professionnelle, à travers par exemple un mi-temps thérapeutique. «On peut les soutenir au jour le jour et les aider à trouver un équilibre, ce qui facilite la réintégration dans le monde du travail», observe la psychiatre.
Car le burn-out ne se résout pas en quelques mois. «Il faut souvent compter environ deux ans pour réussir à retourner au travail», explique le Dr Delille. C'est pourquoi la Maison Fleurie combine, sur-mesure au fil du temps, soins intensifs, accompagnement psychologique et activités diversifiées. Avec pour objectif de permettre aux patients de se reconstruire progressivement et de reprendre confiance en eux, tant sur le plan personnel que professionnel.
Salariés et cadres : des pressions différentes
Le burn-out touche les salariés dans une souffrance au travail davantage liée à des pressions hiérarchiques. «Cadres et salariés ont les mêmes symptômes, mais pour des raisons différentes», explique le Dr Delille. La réintégration au travail est tout aussi délicate, et doivent alors être étudiés des aménagements horaires, un suivi avec la médecine du travail et/ou le service de ressources humaines. Tout doit être pensé pour éviter la rechute.