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Histoires musicales américaines

Un groupe iconique, un artiste indépendant et des genres musicaux nés aux Etats-Unis au programme de notre sélection de livres consacrés à la musique.

Histoires musicales américaines

Fleetwood Mac


Formé en 1967 au Royaume-Uni par le guitariste et chanteur Peter Green, le guitariste Jeremy Spencer, le bassiste John McVie et le batteur Mick Fleetwood, Fleetwood Mac fut l'un des groupes majeurs de la seconde vague du British Blues Boom initié par les Rolling Stones ou les Yardbirds. Dès son premier album, la formation rencontre le succès grâce, entre autres, à des compositions comme «Black Magic Woman» qui sera repris par Santana et connaîtra un succès international. En 1970, Peter Green – le talentueux leader du groupe – quitte la formation et Fleetwood Mac opère un virage musical. Un déménagement outre-Atlantique plus tard, le groupe prend une dimension plus internationale et soft rock avec l’arrivée de Lindsey Buckingham et Stevie Nicks, jusqu'à la sortie de leur album phare, Rumours, vendu à plus de 40 millions d’exemplaires. 

Entre les nombreuses séparations, les départs et arrivées de musiciens et quelques passages à vides, la carrière du groupe a parfois été chaotique mais il a toujours su rebondir au fil de ses cinquante ans d'existence. Cet ouvrage passionnant dévoile la personnalité des membres mais aussi la façon dont les rivalités, les amours et les mutations du groupe ont façonné l’une des carrières les plus résilientes de l’histoire du rock. Un livre essentiel pour les afficionados – avec leur répertoire de 320 chansons commenté ! – mais aussi pour les amoureux de musique, curieux de plonger dans les coulisses de l’un des groupes les plus iconiques du XXe siècle.

Fleetwood Mac - La Totale par Olivier Roubin & Romuald Ollivier(Editions E/P/A).

Folk Music américaine


Bien qu’incarnée pour le grand public par des artistes majeurs comme Bob Dylan ou Joan Baez, la musique folk a une histoire antérieure et souterraine largement méconnue que cet ouvrage très documenté propose d’explorer. En effet, aux États-Unis, la musique folk a accompagné l’essor des minorités et la contestation sociale. Et ce depuis les enregistrements de chants amérindiens et africain-américains par les premiers ethnomusicologues, en passant par la musique des ouvriers anarchistes syndicalistes et des quartiers dits «Hobohemia», jusqu’au succès de Woody Guthrie – l'idole de Bob Dylan – qui chantait pour les fermiers migrants appauvris par la Grande dépression. Dans les années cinquante, un milieu underground a ressuscité les traditions folks : antifasciste et antiraciste, le folk revival préfigurait la lutte pour les droits civiques. Devenue ensuite plus commerciale, la musique folk s’est mélangée avec le rock et éloignée de la politique.

La Folk music américaine. De la contre-culture à l'entertainment de Régis Meyran (Editions Le Mot et le reste).

Beck


En 1993, le label indépendant Bong Load, basé à Los Angeles, sort un titre intitulé «Loser», composition hybride aux paroles absurdes, entremêlant rap, blues et country. Le titre deviendra un succès planétaire, qui placera Beck au centre de la scène rock indépendante. D’apparence nonchalante, adepte des mélanges les plus audacieux, Beck s’affirme comme un musicien éclectique puisant son inspiration autant dans le folk et les classiques du blues, que dans l’art contemporain et ses performances. En quatorze albums, Beck a développé un style unique dans l’industrie musicale, alliant technologies de pointe et artisanat, le tout parsemé de collaborations variées avec Nigel Godrich (le producteur de Radiohead), Charlotte Gainsbourg, Pharrell Williams ou encore Thurston Moore, le leader de Sonic Youth. Cet ouvrage stimulant est une exploration des multiples facettes de l’artiste sous le prisme d’une réflexion sur sa ville natale : Los Angeles. Enfant des quartiers déshérités de la ville, Beck n’a cessé d’insuffler à ses morceaux une analyse fine des réalités sociologiques de la cité. 

Beck, des palmiers dans l’espace de Pauline Guedj (Editions Playlist Society).

Country & Americana


La country et l’americana, deux genres musicaux méconnus en France, souffrent souvent d’une image très stéréotypée, véhiculée par le cinéma, la publicité, la BD et quelques clichés sonores (harmonica, banjo, guitare steel…). Pourtant, ces deux genres musicaux, emblématiques des États-Unis, ont vu leur style évoluer au fil du temps pour refléter les histoires, les luttes et les aspirations des descendants des immigrants européens. Si la souffrance des afro-américains a suscité l’intérêt des Européens pour le blues ou le gospel, l’auteur rappelle combien les musiques noires ont également joué un rôle crucial dans la formation de la country dès le début du XXe siècle. Alors que depuis quelque temps, un revival de la country traverse les États-Unis, notamment grâce à Taylor Swift ou le dernier album de Beyoncé, cet ouvrage offre une généalogie documentée du genre. L’americana, en revanche, émerge à partir des années 1990, bien qu’il soit enraciné dans la riche histoire musicale américaine englobant folk, country, rock ou blues.

Country & Americana. Panorama en 100 disques d'Arnaud Choutet (Editions Le Mot et le reste).