HyLighter : un ballon dirigeable inspecte les lignes électriques

Grâce à une start-up, Enedis a expérimenté l’utilisation d’un ballon dirigeable à batterie pour inspecter environ une vingtaine de kilomètres de lignes électriques sur la côte picarde. Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité veut réduire son empreinte carbone.

Pierre-Yves Gandon et Josef Rokusek.
Pierre-Yves Gandon et Josef Rokusek.

En Picardie, Enedis a en charge de veiller au bon état de 7 000 km de câbles aériens de moyenne tension. Chaque année, environ un tiers du réseau est inspecté par survols d’hélicoptères ou de drones. Le mardi 13 mai, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité a expérimenté l’inspection d’un tronçon de moyenne tension de 20 000 volts sur une vingtaine de kilomètres à Saint-Quentin-en-Tourmont, près du parc ornithologique du Marquenterre.

Une technologie innovante

Cette inspection expérimentale a été réalisée par un ballon dirigeable à batterie de 13 m de long et de 2,4 m de circonférence. Il a été baptisé le «HyLighter». D’une durée d’une heure et demi, elle s’est montrée efficace grâce à un rendu de photos précis car le ballon est équipé de caméras HD et de capteurs LIDAR thermiques, infrarouge. Elle a juste révélé qu’un poteau était abimé, que des arbres devaient être élagués eta pointé la présence de nids d’oiseaux.

Le «HyLighter» a survolé une ligne de moyenne tension.

Cette technologie innovante est développée par la start-up HyLight installée sur la base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge dans l'Essonne. Au lendemain de l’expérimentation, Josef Rokusek, un des co-fondateurs de la start-up créée en 2022, placé devant ses écrans d’ordinateurs et grâce à un joystick, l’a refait volé quelques minutes. À environ 50 m du sol, le ballon qui ne passe pas inaperçu, a re-parcouru une partie du tronçon : «Nous pouvons notamment observer l’état des fixations, si des poteaux sont endommagés. Le ballon est plus précis que l’hélicoptère car il se déplace plus lentement. Quand les vols sont plus longs, il fonctionne à l'hydrogène», a-t-il expliqué.

600 fois moins de CO2 qu’un hélicoptère

Le but principal étant d’anticiper toute rupture d’alimentation électrique possible pour les usagers quels qu’ils soient. Les autres gros avantages de ce ballon dirigeable est de produire 600 fois moins de CO2 qu’un hélicoptère et d’être silencieux : «Enedis a pour objectif de réduire son empreinte carbone de 30% d’ici 2030 par rapport à 2017. L’entreprise se soucie également de la biodiversité», explique Pierre-Yves Gandon, délégué territorial d’Enedis dans la Somme.

Etrier en mauvais état dans la main, il a montré combien il était important de procéder à ces inspections régulières permettant d’analyser les images, de détecter les anomalies afin de prévoir des interventions ciblées et d’éviter les pannes : «S’il n’avait pas été changé, une panne serait arrivée», a-t-il souligné. Le tarif d’une telle expérimentation n’a pas été dévoilé. Il serait semblable à celui d’une inspection menée par hélicoptère : «En augmentant le volume, le cout va encore baisser. Des collaborations comme celle là nous permettent de trouver des investisseurs», a indiqué Josef Rokusek.

Le but est d’éviter que les pièces cassent et que les pannes surviennent.

Une première expérimentation avait été réussie dans le Pas-de-Calais en 2024. En trois ans, Hylight a développé huit versions de son drone, accumulé plus de 200 heures de vol, sécurisé ses premiers contrats et obtenu les autorisations de vols de la DGAC. Quant à Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité recrute au niveau régional 60 personnes dans des métiers aussi divers que techniciens ou chargés de projets raccordement.