Industrie en Moselle : les acteurs économiques ont la parole

Les chiffres sont implacables et dégagent une froide réalité. La France est le pays développé qui s’est le plus désindustrialisé depuis deux décennies. La part de l’industrie manufacturière dans notre PIB a baissé de 14 % à 10 %. Elle a chuté de 26 % dans les exportations de la zone euro, de 30 % dans le PIB hexagonal et notre part dans les exportations mondiales de biens et services a baissé de 48 %. La France, qui fut en pointe des révolutions industrielles des années 1780 aux années 1980, a décroché en vingt ans. Cela est dû à des causes multiples. Pour rester souverain et puissant, un pays doit produire les principaux biens et services qu’il consomme dans les filières dites de souveraineté (défense, finance, agroalimentaire, santé, numérique et énergie) et équilibrer sa balance courante des échanges de biens et services avec le reste du monde afin de ne pas accumuler un endettement net le mettant à la merci de ses créanciers. Il ne s’agit pas de tout produire mais de maîtriser les filières de souveraineté et quelques filières d’excellence dans la production de biens échangeables permettant d’équilibrer les comptes extérieurs.

Quelle industrie demain ?

Dans le contexte de la révolution de l’informatique et des plateformes numériques, il convient de favoriser l’essor d’acteurs industriels puissants dans l’informatique, l’intelligence artificielle et la robotique et investir dans l’industrie des microprocesseurs. La pandémie et la crise économique qui a suivi a remis sur le devant de la scène la question de la réindustrialisation de la France. On voit par les temps présents un réel volontarisme en la matière. Mais des intentions, il faut passer aux actes. Et, ce sont les dirigeants et acteurs économiques des entreprises industrielles qui ont une grande part des réponses quant à leur avenir. Au moins en se saisissant de cet enjeu hexagonal majeur. Justement, à cet escient, dans le cadre de ses récentes Assises régionales de l’industrie, la Région Grand Est lance une consultation auprès des entreprises industrielles régionales. La démarche tend à adapter les dispositifs de soutien, de prioriser les mesures d’accompagnement et de porter des propositions fortes auprès de l’État et de l’Union européenne. On rappellera quelques données. La France compte 275 000 entreprises de type industrielle. Elles sont quelque 25 000 dans le Grand Est et près de 5 000 en Moselle (pesant 56 000 emplois). Le département abrite des géants que sont PSA Automobiles, ArcelorMittal, Ineos, Continental, Novasco, Thyssenkrupp... La consultation peut être faite jusqu’au 30 juin sur le site : https://www.maregiondemain.fr/project/consultation-defis-reindustrialisation-en-grand-est/questionnaire/questionnaire