Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Johannesburg : le G20 menacé par les divisions géopolitiques

La capacité du G20 à régler les crises internationales est menacée par les divisions et les rivalités géopolitiques, ont mis en garde certains de ses dirigeants samedi, au premier jour d'un sommet boycotté par Donald Trump et bousculé par son plan sur l'Ukraine.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa (à droite) accueille le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres à son arrivée au sommet des dirigeants du G20 à Johannesburg, le 22 novembre 2025. © Halden KROG
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa (à droite) accueille le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres à son arrivée au sommet des dirigeants du G20 à Johannesburg, le 22 novembre 2025. © Halden KROG

La capacité du G20 à régler les crises internationales est menacée par les divisions et les rivalités géopolitiques, ont mis en garde ses dirigeants samedi, au premier jour d'un sommet à Johannesburg boycotté par Washington et bousculé par son plan sur l'Ukraine. Les dirigeants européens ont multiplié les réunions en marge du premier sommet du groupe organisé en Afrique pour définir une réponse commune au plan de l'administration Trump sur la guerre en Ukraine.

Dès la cérémonie d'ouverture, M. Starmer, M. Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz se sont en effet réunis, ensuite rejoints par d'autres dirigeants européens et leurs homologues japonais et canadien. Le "projet" en 28 points proposé par Washington "est une base qui requerra du travail supplémentaire", ont-ils estimé dans une déclaration commune à l'issue de cette réunion. Ils se sont dits en particulier "inquiets par les limitations proposées pour les forces armées ukrainiennes, qui laisseraient l'Ukraine vulnérable à de futures attaques". Donald Trump a donné à l'Ukraine jusqu'au 27 novembre pour donner sa réponse aux solutions proposées dans ce plan, qui prévoit notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires, accepte une réduction de la taille de son armée et renonce à intégrer l'Otan.

Minerais stratégiques

En l'absence de Donald Trump, de son allié le président argentin Javier Milei qui a boudé le rendez-vous, et de Vladimir Poutine, toujours sous le coup d'un mandat de la Cour pénale internationale (CPI), le sommet a adopté dès son ouverture une déclaration finale des dirigeants présents. Ces derniers appellent à "une paix juste, complète et durable au Soudan, en République démocratique du Congo, dans les territoires occupés palestiniens, en Ukraine". Ils disent également vouloir mieux protéger l'approvisionnement en minerais stratégiques, indispensables pour la transition énergétique, face aux perturbations géopolitiques et commerciales. L'Argentine ne "peut pas approuver" cette déclaration, a cependant presque immédiatement indiqué à ses pairs le ministre argentin des Affaires étrangères Pablo Quirno. La déclaration "aborde le conflit de longue date au Moyen-Orient d'une manière qui ne parvient pas à en saisir toute la complexité", a-t-il mis en avant. Le président Ramaphosa a pris acte du désaccord, mais estimé que cela ne remettait pas en cause l'adoption de la déclaration approuvée par les autres dirigeants présents, y compris le Premier ministre indien Narendra Modi, le président brésilien Inacio Lula Da Silva ou le Turc Recep Tayyip Erdogan.

Les États-Unis s'étaient opposés à la diffusion d'un communiqué final du G20, invoquant leur absence à un sommet dont "les priorités vont à l'encontre" des vues politiques de Washington. Le gouvernement sud-africain est pris pour cible par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, notamment sur une prétendue persécution des Afrikaners, ces descendants des premiers colons européens. Ce dimanche, à la fin de la rencontre, l'Afrique du Sud doit passer le relais de la présidence tournante du G20 aux États-Unis.

84UB3WE