Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

L'activité économique normande morose au premier trimestre 2025

L'activité économique normande reste morose au premier trimestre 2025. L'emploi se stabilise difficilement tandis que les défaillances d'entreprises explosent.

La construction poursuit sa chute libre avec 490 emplois supprimés, marquant le quatrième trimestre consécutif de baisse.  (Photo Adobe Stock)
La construction poursuit sa chute libre avec 490 emplois supprimés, marquant le quatrième trimestre consécutif de baisse. (Photo Adobe Stock)

Au premier trimestre 2025, la Normandie affiche une stagnation de son activité économique, dans un contexte national déjà incertain marqué par un taux d'épargne des ménages au plus haut depuis 45 ans. Ces chiffres ont été révélés par l'Insee.

L'emploi sous pression

Près de 2 000 emplois ont été détruits durant ce trimestre dans la région normande. Seul le secteur tertiaire non marchand résiste avec 220 créations d'emplois. La construction poursuit sa chute libre avec 490 emplois supprimés, marquant le quatrième trimestre consécutif de baisse. L'industrie, malgré quelques créations dans l'énergie et l'agroalimentaire (+245 emplois), perd 500 postes dans les autres branches.

Le recours à l'intérim s'effondre pour le septième trimestre consécutif (-0,5%), avec une perte de 2 700 intérimaires sur un an. Cette hémorragie touche tous les secteurs : industrie, tertiaire et construction.

Paradoxalement, le taux de chômage se stabilise à 7,1% de la population active, restant légèrement inférieur au niveau national (7,2%). Dans le détail, l'Orne enregistre la plus forte hausse (+0,2 point) tandis que la Seine-Maritime conserve le taux le plus élevé (8,1%).

Les entreprises en détresse

Le monde entrepreneurial normand vit une crise sans précédent. Entre avril 2024 et mars 2025, plus de 2 700 entreprises ont cessé leur activité (+19,3%), atteignant un niveau jamais vu depuis août 2016. L'Orne (+35,4%) et la Seine-Maritime (+37,5%) sont particulièrement touchées par cette vague de défaillances.

Seule note positive : les créations d'entreprises repartent timidement à la hausse (+3,8% sur le trimestre), portées principalement par les micro-entrepreneurs. Mais sur un an, le bilan reste négatif (-1,6%), l'industrie accusant une chute spectaculaire de -16,3%.

Un tourisme en berne

Le secteur touristique n'échappe pas à la morosité ambiante. La fréquentation hôtelière chute de 6,7% sur un an, principalement due à la désaffection de la clientèle française. La Manche subit le plus fort impact (-14,8%) tandis que les autres départements limitent les dégâts.

Cette situation économique préoccupante s'inscrit dans un contexte européen contrasté où la France, contrairement à ses voisins, ne profite pas de la reprise du commerce mondial liée à "l'effet Trump". Les ménages français privilégient l'épargne au détriment de la consommation, freinant mécaniquement la reprise économique régionale.