L’Aisne se prépare face au risque croissant des feux de forêt
Un exercice préventif a eu lieu en forêt de Retz le jeudi 15 mai, orchestré par le Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) de l’Aisne. Ce dernier vise à tester la coordination et l’efficacité des moyens d’intervention face à l’augmentation des incendies dans la région, renforcée par le changement climatique.

L’opération, menée depuis le centre de secours de Villers-Cotterêts, a rassemblé 140 pompiers de plusieurs départements du Nord, ainsi que des appareils de sécurité civile tels qu’un avion DASH 8, un hélicoptère bombardier CH46 et 4 drones, pour simuler une réponse à un incendie majeur.
L’exercice s’est basé sur la «règle des trois 30» : températures supérieures ou égales à 30°C, humidité inférieure à 30 %, vent dépassant 30 km/h. Ces conditions, réunies dans la zone située en bordure de l’allée royale menant au château de Villers-Cotterêts, reproduisent une situation particulièrement critique. Le dispositif comprenait 125 véhicules et engins, un nouveau poste de commandement mobile, l’utilisation de 4 drones pour la surveillance aérienne et la mise en œuvre d’un largage d’eau par des moyens aériens à grande capacité, notamment un avion capable de déverser 10 000 litres et un hélicoptère chargé de 5 000 litres via un «bambi-bucket».
Une coordination renforcée
L’objectif était de tester l’efficacité d’une réponse intégrée, notamment par la création de murs d’eau mobiles utilisant véhicules, lanceurs fixes et écrans liquides pour isoler la zone en feu. La précision des largages a permis de juger de la capacité à contenir rapidement la propagation du feu. Cet exercice souligne aussi l’importance de la prévention et de la formation des intervenants, avec l’intégration d’un stage FDF3 pour les futurs chefs de groupes spécialisés, et la collaboration avec l’Office National des Forêts (ONF).
Selon David Bobin, président du SDIS de l’Aisne, «la coopération entre tous les acteurs est essentielle, car un feu ne connaît pas de frontières départementales». La simulation a permis de tester la synergie entre moyens locaux et nationaux, tout en mettant en évidence le renforcement des équipements et la professionnalisation grâce au «pacte capacitaire» et au soutien du Conseil départemental.