L'ancienne mine d'uranium de Bauzot se projette sur le long terme
Exploitée dans les années 50 sur la commune d’Issy-l’Évêque, la mine d’uranium de Bauzot a été fermée en 1985, mais des déchets y sont désormais stockés. Orano Mining, en charge de la surveillance du site, a réalisé 4,6 millions d’euros de travaux pour le sécuriser.
90 000 mètres cubes de matériaux transportés par 6 000 camions entre octobre 2023 et juillet 2025. Les travaux pour sécuriser l'ancienne mine d’uranium de Bauzot à Issy-l'Évêque touchent à leur fin. En décembre, une plantation d’arbres sera réalisée afin de dissimuler l’ancienne zone d’exploitation qui sert aujourd'hui de stockage de résidus miniers et de déchets technologiques. C'est une étape de plus dans la longue histoire du site qui a démarré en 1954.
Pendant une première phase d’exploitation, de 1954 à 1957, les travaux étaient souterrains avec un puit de 200 mètres et une galerie. 52 000 tonnes d'uranium ont alors été extraites. Puis, "Entre 1984 et 1985, l’exploitation se faisait à ciel ouvert et 4 000 tonnes de minerais ont été extraites" précise Julien Bossian, chef de projet pour Orano Mining. L'entreprise gère et surveille la majorité des anciens sites uranifères miniers français (235 sur 247 au total), exploités pendant près de 60 ans.
En parallèle, étant à la croisée des voies de circulation, le site de la mine de Bauzot a également servi à stocker les déchets de trois usines, toujours présents. "Orano compte 18 sites IPCE en France, installations classées pour la protection de l'environnement, généralement situées à côté des usines de traitement. Bauzot est une exception", constate Julien Bossian.
Sécuriser dans la durée
Fermée et sécurisée en 1985, la mine de Bauzot avait déjà connu les aménagements nécessaires pour garantir la sûreté des 80 000 fûts enterrés et leurs 17 000 tonnes de résidus. "Même si le chiffre peut impressionner, cela reste un petit site de stockage" précise le responsable. En 2010, bien que le site ne présente ni risque ni impact sur son environnement à court terme, une projection dans le temps interrogeait sur des évolutions à prendre en compte, notamment concernant la gestion des eaux.
"Ceux qui ont pensé le site initial l’ont bien fait puisque la mine se situe du bon côté du bassin-versant," précise le chef de projet. Toutefois, pour garantir que la situation perdure, Orano Mining a engagé 4,6 millions d’euros pour gérer au mieux les eaux et répondre aux possibles érosions du sol.
L’eau au cœur des préoccupations

L’entreprise a d’abord caractérisé les matériaux présents puis elle définit le projet à réaliser, appuyée par l’équipe municipale. Lequel projet a été soumis au préfet et à la Dreal en avril 2022. Ces derniers ont donné leur accord un an plus tard. "Nous avons donc rallongé la pente pour gagner en stabilité et intégrer un mètre d’argile sur le haut" détaille Julien Bossian.
Pour mener à bien son chantier, Orano Mining a acheté les terrains voisins afin d’installer sa base et stocker les matériaux. À l’issue complète des travaux, les terrains seront revendus aux agriculteurs. Les aménagements intègrent également la réfection de la voirie ou encore un bassin de décantation pour récolter les eaux situées à l’intérieur du périmètre du site et les analyser. Chaque mois, Orano Mining assure un suivi régulier pour s’assurer de la qualité de l’eau et de l’air.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert