La Bourse de Paris chute à cause des menaces douanières de Trump contre l'UE
La Bourse de Paris a chuté de 1,65% vendredi, à l'issue d'une séance marquée par la menace de Donald Trump d'imposer 50% de droits de douane aux produits de l'Union européenne importés...

La Bourse de Paris a chuté de 1,65% vendredi, à l'issue d'une séance marquée par la menace de Donald Trump d'imposer 50% de droits de douane aux produits de l'Union européenne importés aux Etats-Unis à compter du 1er juin.
L'indice vedette CAC 40 a dévissé de 130,04 points, pour descendre à 7.734,40 points à la clôture, connaissant sa pire séance depuis le 9 avril. Le CAC 40 achève la semaine sur un bilan hebdomadaire négatif de -1,93%.
"Il est très difficile de traiter avec l'UE, qui a été créée en premier lieu pour profiter des Etats-Unis d'un point de vue commercial. (...) Nos discussions ne vont nulle part. Dans ces conditions, je recommande d'imposer 50% de droits de douane sur l'UE, à compter du 1er juin. Il n'y a pas de droits de douane sur les produits fabriqués aux Etats-Unis", a écrit le président américain sur sa plateforme Truth Social.
La Maison Blanche avait initialement prévu de taxer les produits européens à hauteur de 20%, avant d'annoncer dans la foulée une pause de 90 jours sur les droits de douane au-delà de 10%, le temps de laisser les négociations arriver à leur terme, théoriquement le 8 juillet.
Le président américain s'en est aussi pris au groupe technologique Apple peu avant, le menaçant d'imposer "au moins 25%" de droits de douane si l'entreprise ne fabrique pas ses iPhone aux Etats-Unis.
"Les droits de douane, combinés à la politique fiscale soutenue par Donald Trump, résument les risques auxquelles l'économie américaine est confrontée", a commenté Nicolas Sopel, stratégiste de la banque privée Quintet.
La Chambre des représentants américaine a adopté jeudi le mégaprojet de loi budgétaire voulu par Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phare de sa campagne, comme la prolongation de gigantesques crédits d'impôt de son premier mandat.
Selon différents analystes indépendants, prolonger ces crédits d'impôts pourrait creuser le déficit de l'Etat fédéral et le faire passer de 2.000 milliards à 4.000 milliards de dollars sur la prochaine décennie.
"Les droits de douane pour essayer de résorber le déficit américain ne sont toutefois pas la solution. Trump ne pourra pas inverser en quelques mois le fait que les Etats-Unis importent plus qu'ils n'exportent". Pour cela, il faudrait "un retour des chaînes de production" aux Etats-Unis, a poursuivi le stratégiste de Quintet.
Dans ce contexte, "la nervosité des marchés est palpable, tout comme la crainte de nouvelles escalades verbales diplomatiques durant le week-end. De bien sombres perspectives pour la semaine boursière à venir", a écrit dans un note Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Le luxe et l'automobile accusent le coup
Les titres des valeurs du luxe - particulièrement dépendantes des exportations vers les Etats-Unis - ont fortement reculé, à l'image de Kering (-1,26% à 173,30 euros), Hermès (-2,63% à 2.373,00 euros) et LVMH (-1,26% à 479,00 euros).
Le constructeur automobile Stellantis, lui aussi très présent aux Etats-Unis, a dévissé de 4,56% à 8,75 euros. Son titre affiche une chute de 30,78% depuis le 1er janvier.
Les équipementiers du secteur ont aussi accusé le coup: Forvia a cédé 2,27% à 7,84 euros et Valeo 2,81% à 8,99 euros.
VusionGroup bondit
Le spécialiste des étiquettes électroniques VusionGroup (anciennement SES-Imagotag) a fini en tête du SBF 120, en forte hausse de 9,32% à 217,00 euros, après que le groupe a annoncé s'associer à "l'enseigne britannique Co-op pour le déploiement d'étiquettes électroniques connectées dans ses 2.400 magasins", dans un communiqué vendredi.
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