La justice annule le déboulonnage d'une statue de Jeanne d'Arc à Nice
Le déboulonnage d'une statue monumentale de Jeanne d'Arc, érigée à l'automne 2024 à Nice et devenue un point de crispation entre la métropole et la Préfecture, a été annulé jeudi...

Le déboulonnage d'une statue monumentale de Jeanne d'Arc, érigée à l'automne 2024 à Nice et devenue un point de crispation entre la métropole et la Préfecture, a été annulé jeudi par la cour administrative d'appel de Marseille.
Ce dossier avait débuté avec la construction d'un parking souterrain devant l'église Sainte-Jeanne-d'Arc, dans un quartier résidentiel près du centre-ville de Nice, par la régie Parcs d'Azur, organisme public dépendant de la métropole.
Dans le parc aménagé en surface, la métropole avait choisi d'ajouter une statue de la Pucelle et une commande de 170.000 euros avait été passée avec l'Atelier Missor.
L'initiative avait provoqué des réticences à gauche, d'autant qu'elle était portée par Gaël Nofri, président de Parcs d'Azur, adjoint au maire Christian Estrosi (Horizons) mais passé par le Front national.
Un doute sur la légalité du marché public avait poussé l'ancien préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, à saisir le tribunal administratif et la décision du tribunal avait été rendue en janvier: faute de mise en concurrence, le marché avait été annulé et ordre avait été donné de démonter la statue.
Saisie par la régie Parcs d'Azur et par Missor, la cour administrative d'appel (CAA) de Marseille s'est penchée début juillet sur ce dossier.
Mais si, dans son arrêt jeudi, elle a "confirmé la nécessité d'une mise en concurrence", elle a estimé que l'"irrégularité" relevée n'avait pas "été commise intentionnellement dans le but de favoriser l'Atelier Missor" et que donc cela n'était pas "de nature à justifier l'annulation du contrat".
Dans un communiqué, la préfecture a "pris acte" jeudi de cette décision, précisant cependant qu'un "pourvoi en cassation devant le Conseil d'Etat est étudié par les services de l'Etat".
"Nous avons gagné, la statue de Jeanne d'Arc est sauvée!", a réagi de son côté Me Carine Chaix, avocate de l'atelier Missor, estimant qu'il s'agit d'une "belle victoire (...) pour cette belle statue de Jeanne d'Arc et pour l'art".
Christian Estrosi a lui salué une "décision de justice qui reconnaît la légitimité et la régularité d'un projet porté avec conviction".
La statue en bronze, dorée à l'or fin, pèse 9 tonnes et mesure 4,50 mètres de hauteur. Elle représente une Jeanne jeune et ardente, en armure et à cheval, brandissant une épée qu'elle tient par la lame. Un geste d'apaisement selon Missor, une manière détournée de brandir une croix selon ses détracteurs.
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