Secteurs d'avenir : la machine de guerre est en marche en matière de formation

Nucléaire, hydrogène, photovoltaïque, économie circulaire, à l’instar des filières stratégiques recensées au niveau régional, bon nombre de secteurs mettent en place d’importants plans de bataille pour former les collaborateurs de demain.

À l’image de l’hydrogène, l’ensemble des filières stratégiques de la région mettent en place de véritables plans de bataille en matière de formation histoire de répondre aux besoins en collaborateurs.
À l’image de l’hydrogène, l’ensemble des filières stratégiques de la région mettent en place de véritables plans de bataille en matière de formation histoire de répondre aux besoins en collaborateurs.

«Le besoin en collaborateurs est immense si nous souhaitons pouvoir répondre aux marchés de demain. La formation est le levier principal à actionner.» Cette phrase est prononcée par l’ensemble des acteurs de bon nombre de secteurs dits stratégiques et d’avenir, notamment identifiés par l’exécutif régional. 

Nucléaire, hydrogène photovoltaïque en passant par la décarbonation de l’industrie ou encore l’économie circulaire, des secteurs de développement certains qui ne pourront être réellement conquis qu’avec des collaborateurs formés et des effectifs renforcés. Exemple typique dans la filière nucléaire. Avec l’annonce du nouveau plan étatique en la matière visant à prolonger le parc nucléaire actuel et développer un nouveau nucléaire avec la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2 (d’ici 2035-2050), les besoins en matière de compétences sont tout simplement considérables et dans des spécificités bien précises. 

«Les besoins des industriels régionaux dans le domaine du CND (Contrôle non destructif) sont importants. Depuis une décennie, le CND est devenu essentiel et son périmètre d’application s’accroît sans cesse», assure Didier Keck, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques du lycée Loritz à Nancy. En lien avec le Greta-CFA Lorraine Centre, il ouvrira à la rentrée prochaine une formation de technicien supérieur de contrôle non destructif en alternance. Dans le même ordre d’idée, le Pôle formation UIMM Lorraine et l’École nationale d’ingénieurs de Metz (Enim) proposeront également des formations d’ingénieurs en alternance dans la filière nucléaire à la rentrée. 

«La filière nucléaire représente aujourd’hui 220 000 emplois dont une partie non négligeable partira à la retraite dans les prochaines années. Le renouvellement des compétences et un des grands enjeux de ces prochaines années», assurent les deux organismes. Même mobilisation générale dans une autre filière stratégique industrielle plus qu’émergente dans la région, l’hydrogène. Mi-mars, un vaste séminaire regroupant les acteurs publics régionaux et nationaux, le monde de la formation académique et professionnelle et les entreprises de ce secteur étaient rassemblés à Metz pour une rencontre transfrontalière sur le sujet.

Faire face aux marchés émergents

Un seul mot d’ordre : formation. Si les filières stratégiques font l’objet d’un vaste plan de bataille histoire de répondre aux besoins futurs à très court terme, l’ensemble des secteurs est concerné par cette nécessité de formation, parfois rapide, de collaborateurs notamment pour ne pas laisser passer les marchés émergents. 

En Meurthe-et-Moselle, la filière du bâtiment s’est engagée avec l’État dans un vaste plan de formation histoire que les entreprises du département ne passent pas à côté des opportunités d’activités liées au secteur du photovoltaïque. 

«Le photovoltaïque est une opportunité pour nos entreprises. C’est un peu comme la rénovation énergétique, il y a quelques temps. Les entreprises locales doivent se l’approprier histoire que cela ne bénéficie pas seulement aux grands groupes», assurait Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle et Aline Sigris, la secrétaire générale de la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) de Meurthe-et-Moselle à l’occasion d’une présentation du dispositif mis en place avec la préfecture de Meurthe-et-Moselle sur le sujet. 

Depuis le mois de février, les entreprises souhaitant se lancer sur ce marché du photovoltaïque peuvent faire suivre à leurs collaborateurs une formation de monteurs assembleurs de panneaux photovoltaïques. Ces formations sont réalisées au sein du CFA BTP de Pont-à-Mousson. Des réponses locales à un besoin de formation cruciale.

CPRDFOP : feuille de route jusqu’en 2028

CPRDFOP pour Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles ! Le 18 avril, l’État, la Région Grand Est et les partenaires ont signé ce document. Véritable feuille de route en matière de formation professionnelle, il vise à répondre aux grands enjeux économiques et sociétaux actuels et de demain. Objectifs affichés : renforcer l’accessibilité, rapprocher le monde économique et le monde de l’emploi-formation ou encore préparer l’avenir en misant sur les filières stratégiques.