La Région prépare les entreprises à l’économie de guerre
À l’heure où les tensions géopolitiques se font plus fortes et que des conflits se déroulent aux portes de l’Europe, la France demande à ses entreprises de se préparer à toute éventualité guerrière. La Région Hauts-de-France l’a compris et a donc signé le manifeste ProMiles, qui renforce les liens entre l’Armée et les entreprises.

Le mot-clé du 8 octobre 2025, au sein de la Cité des Échanges de Marcq-en-Barœul était clair et a été répété à de nombreuses reprises : patriotisme. Un mot martelé lors de la conférence sur l’engagement des entreprises de la région pour la Défense, en marge de la signature du manifeste ProMiles. Ce manifeste, élaboré en 2022 entre l’état-major des armées et le MEDEF renforce les liens entre l’Armée et les entreprises volontaires. Un point remis en avant par la guerre en Ukraine et qui met la France face à ses manques sur ce sujet. «Les équilibres géopolitiques ont changé, la paix doit être défendue alors que la guerre est aux portes de l’Europe», précise Yann Orpin, vice-président en charge des relations publiques Medef Lille Métropole.
Les mentalités
européennes et françaises ont évolué puisqu’entre 2022 et 2024,
le réarmement a connu une hausse de 27%, soit autant qu’entre
2014 et 2022. C’est à cet instant que les entreprises entrent en
jeu, en signant le manifeste ProMiles pour «organiser le tissu
industriel régional, mieux travailler ensemble et organiser la
filière afin d’être la région numéro une sur ce sujet»,
ajoute Yann Orpin. 32 entreprises l’ont d’ores et déjà signé,
ce qui ravit le MEDEF, mais également le Général Anne-Cécile
Ortemann, Gouverneur Militaire de Lille, qui souligne le «rôle
essentiel des entreprises», qui «participent à la cohésion
nationale en étant des acteurs de la souveraineté de notre région».
Cette participation à la cohésion nationale et au patriotisme par
les entreprises peut également se faire en ayant des réservistes au
sein des salariés. L’objectif est d’ailleurs clair pour le
Général, qui vise 800 000 réservistes en 2030.
La région liste
ses avantages
Pour Anne-Cécile
Ortemann, le fait d’avoir des réservistes au sein de son
entreprise est un atout non négligeable pour une entreprise, car
«c’est une marque de patriotisme, les réservistes développent
des atouts importants qui aident la société,
cela renforce sa marque employeur, cela
aide à faire venir de futurs salariés et c’est un
engagement concret au service de l’intérêt général».
La présence annoncée de la Région Hauts-de-France sur ce type d’économie va permettre, selon son président Xavier Bertrand, d’amener plus de 4 000 emplois liés à la défense, sans qu’ils soient d’ordre militaire et un potentiel de 25 millions d’euros sur la région. Pour Xavier Bertrand, les Hauts-de-France ont des qualités qui peuvent placer la région au plus haut rapidement, avec «de grandes entreprises, des financements, les outils de formations adéquates, une expertise Cyber et sur l’intelligence artificielle qui peut nous faire prendre un temps d’avance».