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Dominique Lo Sardo, président de la CFCI

«La richesse de notre Chambre vient d’abord de ses membres»

Fraîchement élu président de la Chambre de commerce et d’industrie française du Luxembourg (CFCI), Dominique Lo Sardo ambitionne de dynamiser la communauté d’affaires française et de donner une plus grande visibilité aux 300 entreprises membres.

© DR.  «Mon fil rouge est clair : je veux qu’on parle davantage des entreprises, de leurs besoins, de leurs projets, que de politique», revendique Dominique Lo Sardo, nouveau président de la CFCI.
© DR. «Mon fil rouge est clair : je veux qu’on parle davantage des entreprises, de leurs besoins, de leurs projets, que de politique», revendique Dominique Lo Sardo, nouveau président de la CFCI.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours et les liens que vous entreteniez avec la CFCI avant d’en prendre la présidence ?

J’ai commencé ma carrière il y a plus de trente ans au Luxembourg, dans l’informatique et le digital. En 2005, j’ai cofondé le cabinet de conseil Openfield, spécialisé en stratégie et développement d’entreprises. Depuis 2018, nous avons aussi un bureau à Metz. Cela m’a permis de m’engager davantage dans la vie économique locale et transfrontalière, notamment au sein de l’Union des entreprises de Moselle (UE57), dont je suis vice-président en charge des adhérents. Openfield est membre de la CFCI depuis une quinzaine d’années et je suis administrateur depuis sept ans. J’ai toujours voulu contribuer à son développement et à sa visibilité. Ma candidature à la présidence est une suite logique de cet engagement.

Comment souhaitez-vous orienter votre mandat à la tête de la CFCI ?

Ma priorité est de redonner davantage de visibilité à la Chambre auprès des autorités françaises comme luxembourgeoises, mais aussi de recentrer notre action sur nos 300 membres. Mon fil rouge est clair : je veux qu’on parle davantage des entreprises, de leurs besoins, de leurs projets, que de politique. Nous avons pour cela défini une vision 2025-2028, avec une gouvernance plus stratégique. Deux vice-présidents m’accompagneront dans la représentation de la Chambre. Notre plan d’action inclut une programmation événementielle forte : des déjeuners présidentiels ou sectoriels réunissant dirigeants, ambassadeurs, responsables politiques, directeurs d’institutions… Nous organiserons aussi des learning missions, en accueillant des délégations françaises de CCI ou d’écoles de commerce, afin de faire découvrir à leurs étudiants la réalité entrepreneuriale luxembourgeoise. Enfin, nous allons créer un comité de jeunes dirigeants pour préparer l’avenir, favoriser les échanges intergénérationnels et instaurer une forme de mentorat croisé.

Concrètement, quel rôle joue la Chambre pour les entreprises françaises ?

Nous agissons comme un guichet d’accueil et un facilitateur. Toute entreprise souhaitant s’implanter ou se développer au Luxembourg peut s’appuyer sur nous pour être mise en relation avec les autorités et intégrer notre réseau multisectoriel. Rappelons que 170 nationalités sont implantées au Luxembourg et que des relations d’affaires y sont possibles dans le monde entier ; nous faisons aussi le lien avec le réseau mondial des chambres françaises à l’international (CCIFI). Tout cela permet d’ouvrir des portes bien au-delà du Luxembourg.

Quels sont aujourd’hui les freins aux relations transfrontalières ?

Le principal obstacle est institutionnel : beaucoup de décisions se négocient entre Paris et Luxembourg, sans toujours intégrer les acteurs régionaux. La CFCI peut jouer un rôle d’intermédiaire. Au Luxembourg, l’accès aux ministres est simple et direct, alors qu’à Paris, c’est beaucoup plus compliqué. Mais grâce à mon engagement à l’UE57, j’ai des relais qui permettent de faire remonter les besoins des entreprises locales.

Quelle place la Moselle peut-elle trouver dans cette coopération transfrontalière ?

Il ne faut pas voir le Luxembourg comme un concurrent, mais comme un partenaire. De plus en plus d’entreprises luxembourgeoises cherchent à s’installer à Metz. Cette dynamique est positive et peut renforcer l’attractivité de la Moselle. Je crois beaucoup à une relation gagnant-gagnant.

Julie Clessienne

Comment adhère-t-on à la CFCI ? 
La CFCI est ouverte à toute entreprise installée au Luxembourg, ou en lien avec le pays. La candidature est ensuite validée par le conseil d’administration.
Plus d’infos : www.cfci.lu