Labreuvière : 150 millions d'euros pour la future Unité de Valorisation Energétique

Lancé il y a quelques semaines, le chantier est le fruit d’un investissement massif de 150 millions d’euros pour une agglomération qui se veut exemplaire dans la valorisation des déchets ménagers et la réduction de son empreinte carbone.

100 000 tonnes de déchets par an

Cette UVE, qui remplacera dès 2027 le centre actuel mis en service en 1978, sera capable de traiter jusqu’à 100 000 tonnes de déchets par an, tout en réduisant drastiquement les rejets polluants (77% pour les oxydes d’azote, 70% pour le dioxyde de soufre et 44% pour les dioxines et furanes). Pour Olivier Gacquerre, président de la CABBALR, «la pose de cette première pierre est un moment historique, qui prolonge la vision audacieuse des élus des décennies passées. Nous construisons ici un outil pour nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants, c’est une décision rare, profondément tournée vers l’avenir collectif de notre territoire». Le futur équipement s’inscrit en effet dans la continuité d’une politique de valorisation durable initiée depuis les années 1950 et illustre l’un des quatre piliers du projet de territoire portés par les élus de la CABBALR, à savoir la protection de la nature et de ses ressources.

La future usine de Labeuvrière ne se contente pas de répondre aux ambitions de l’agglomération en termes de gestion des déchets, elle s’impose également comme une pièce maîtresse du réseau énergétique local. En effet, elle permettra d’étendre le réseau de chaleur urbain de Béthune, aujourd’hui alimenté à 10 000 MWh par le centre existant, pour atteindre 38 000 MWh grâce à la nouvelle unité. Un gain conséquent qui favorisera le raccordement de nouvelles communes à cette énergie décarbonée et compétitive. Les entreprises locales bénéficieront également de cette innovation énergétique à l’instar de l’usine Croda, voisine du site, qui utilise d’ores et déjà chaque année 41 000 GWh d’énergie fournie par le CVE, une ressource locale et stable, indépendante des fluctuations géopolitiques. Avec l’UVE, cette coopération sera renforcée, consolidant 150 emplois locaux et renforçant l’attractivité industrielle du territoire.

Un chantier porteur d’emplois et d’avenir

C’est aussi sur le plan environnemental que les résultats s’annoncent remarquables puisque la consommation d’eau sera divisée par 11, passant de 110 000 m3 à seulement 10 000 m3 annuels, tandis qu’aucun rejet polluant ne sera effectué dans la nature puisque les eaux pluviales seront traitées et réutilisées, tandis que les eaux usées rejoindront la station d’épuration de Lapugnoy.

L’ajout d’un broyeur sur le site permettra également de limiter considérablement l’enfouissement en augmentant la quantité de déchets valorisés. «L’efficacité énergétique sera exceptionnelle» souligne Benjamin Fremaux, président du groupe Idex auquel la CABBALR a confié la réalisation et l’exploitation de la nouvelle usine. «La pose de la première pierre ne marque pas seulement le début d’un chantier, elle symbolise le lancement d’un partenariat public-privé d’envergure entre la CABBALR et le groupe Idex, prévu pour durer 24 ans… c’est un sport d’équipe !»

Et Olivier Gacquerre d’ajouter : «Notre collaboration repose sur une vision partagée de la transition écologique et du développement territorial qui fait de ce projet le plus grand chantier d’infrastructure environnementale en France actuellement. Nous sommes les héritiers d’une longue tradition d’innovation locale et ce projet est une fierté nationale, car il place Béthune-Bruay parmi les territoires moteurs de la transition énergétique française». Au plus fort de sa construction, le site mobilisera près de 300 personnes, contre 60 compagnons aujourd’hui.

Un modèle circulaire au service des habitants

La nouvelle unité ouvre également des perspectives d’évolutions, notamment dans l’exploitation totale de l’énergie produite, comme l’a confié l’élu, puisqu’une réflexion est déjà lancée sur la captation du dioxyde de carbone émis afin de le transformer en carburants de synthèse ou encore sur le recours à la gazéification pour chauffer des serres agricoles. «Nous œuvrons aujourd’hui à créer un modèle circulaire, au service de nos habitants, des entreprises, et de l’environnement».