Ressources humaines

Le CPF co-construit semble se démocratiser

Le CPF (Compte personnel de formation) semble prendre une nouvelle tournure. D’après le baromètre Lefebvre Dalloz de la formation professionnelle, il serait de plus en plus utilisé dans le cadre de plans de développement de compétences co-construits entre employeurs et salariés. L’effritement des financements extérieurs en matière de formation pourrait être une des raisons principales de ces prémices de développement.

Le CPF co-construit se caractérise, à la différence du CPF classique encore appelé autonome, par une démarche partagée entre l’employeur et le salarié dont l’objectif est de construire des projets de formation communs.
Le CPF co-construit se caractérise, à la différence du CPF classique encore appelé autonome, par une démarche partagée entre l’employeur et le salarié dont l’objectif est de construire des projets de formation communs.

Le CPF co-construit, un levier à actionner pour permettre aux collaborateurs de se former aux besoins de l’entreprise ! La réponse apparaît depuis quelques temps tendre vers l’affirmative. «Dans un climat où l’accès aux financements extérieurs en matière de formation devient de plus en plus délicat pour les entreprises, ce type de dispositif existant déjà pourrait connaître un certain développement», assure un professionnel de la formation en entreprise. 

Constatation corroborée dans le dernier baromètre de Lefebvre Dalloz de la formation professionnelle. «41 % des responsables de formation trouvent dans le CPF des salariés une solution de financement pour leurs plans de développement des compétences», peut-on lire dans ce baromètre. Le CPF co-construit se caractérise, à la différence du CPF classique encore appelé autonome, par une démarche partagée entre l’employeur et le salarié dont l’objectif est de construire des projets de formation communs. 

«C’est un véritable outil stratégique qui redéfinit la place des employeurs dans l’accompagnement des salariés dans la concrétisation de leurs projets CPF qui doivent répondre aux besoins de l’entreprise», assure une responsable RH. «Ce dispositif repose sur une logique de gagnant-gagnant. Si le projet de formation sert les intérêts des deux parties, dans ce cas, il est possible que l’employeur puisse financer en partie le projet.»

Fidélisation des collaborateurs

Cet abondement financier de l’employeur peut se faire soit en alimentant le CPF des collaborateurs (à hauteur de 500 € et 800 € pour un salarié peu qualifié), soit via des dotations volontaires dans le cas où le compteur CPF du salarié est insuffisant pour couvrir les coûts de formation. 

«Au-delà de l’aspect financier, le CPF co-construit permet d’instaurer un dialogue entre le salarié et l’entreprise sur un projet commun qui va d’une part responsabiliser les salariés à se former, et d’autre part va replacer les employeurs au cœur de l’accompagnement des salariés dans leur démarche de formation», continue la responsable RH. Dans un climat où la fidélisation des collaborateurs s’affiche comme une nécessité, la mise en place de CPF co-construit semble s’afficher comme un dispositif à étudier. 

D’après le baromètre de Lefebvre Dalloz, les collaborateurs sont en demande de formation, notamment, sur certaines compétences qu’ils estiment essentielles dans un proche avenir à l’image des soft skills, l’informatique, les nouveaux outils numériques, le management, la RSE ou encore l’Intelligence artificielle. À tester !

VAE, du nouveau depuis le début d’année

VAE pour Valorisation des acquis de l’expérience ! Ce dispositif vient de connaître une importante réforme histoire de la rendre plus accessible, réforme entérinée par le décret du 28 décembre 2023 issu de la loi n° 2022-1598 du 21 décembre 2022. Fer de lance de cette réforme, le portail France VAE progressivement mis en place depuis le début de l’année. Cette plateforme devrait permettre de simplifier les démarches en matière de demande. Une VAE dite inversée est également expérimentée depuis le printemps 2023. Elle a notamment pour objectif de permettre la conclusion de contrats de professionnalisation permettant de faire valider les acquis de l’expérience. Dans un contexte où l’aide accordé aux entreprises pour la conclusion d’un contrat de professionnalisation est aujourd’hui remise en cause, cela peut entraîner quelques interrogations sur le devenir réel de cette mesure.