PLF 2026
Le Creusot: France urbaine dénonce les effets du PLF 2026 sur les budgets locaux
Le Creusot a accueilli, vendredi 17 octobre, la séance plénière de la 8e édition des Journées nationales de France urbaine, réunissant les représentants des grandes villes et métropoles françaises. Françoise GATEL, ministre de l'Aménagement du territoire et de la Décentralisation, s'est rendue en Saône-et-Loire pour dialoguer avec les élus de France urbaine.

Par leur présence, les élus locaux ont exprimé leur refus d’être “les grands perdants” du projet de loi de finances (PLF) 2026, plaidant pour une révision qui prenne en compte les spécificités des territoires urbains et des bassins industriels, tout en renforçant les outils de coopération avec l’État. Jean-François Debat (PS), président de Grand Bourg Agglomération, a ainsi qualifié le PLF de “totalement insupportable et injuste pour les villes, les agglomérations et les métropoles”, appelant à un dialogue resserré avec le gouvernement. Le clivage entre villes et territoires ruraux était au cœur des critiques formulées par les élus présents au Creusot.
Cadre budgétaire et mesures contestées
Les critiques portent sur des contributions budgétaires jugées “inédites et brutales”, estimées à plus de deux fois le niveau de 2025 et susceptibles d’affecter les services publics locaux et les investissements nécessaires à la transition écologique. Les détracteurs soulignent que le PLF 2026 risque de freiner la capacité des grandes villes et intercommunalités à financer leurs projets, notamment dans le domaine des infrastructures et du soutien à l’économie locale.
L’association France urbaine rappelle que l’équilibre entre les aides et les charges reste déterminant pour la soutenabilité budgétaire des collectivités. Des exemples concrets ont été évoqués notamment la réduction des dotations d’investissement et la mise en réserve des recettes fiscales "Dilico"[1], introduit dans la loi de finances 2025, et associant les collectivités territoriales à l'effort de redressement des finances publiques. Autant de ressources qui, selon les élus, pourraient peser différemment en fonctions des tailles et des postes de dépense. Les territoires concernés appellent donc à un rééquilibrage et à une concertation plus soutenue avec le gouvernement.
Appel au dialogue et perspectives pour les territoires ruraux
En Saône-et-Loire comme ailleurs, les élus insistent sur la nécessité d’un cadre plus lisible et plus équitable, afin de préserver les services publics et de soutenir les investissements dans la transition écologique, tout en évitant d’aggraver les discords entre urbain et rural. France urbaine souligne, par ailleurs, la nécessité d’un dialogue et d’une concertation avec le gouvernement pour reconsidérer plusieurs dispositions du PLF 2026 et instaurer une relation de confiance.
Le gouvernement, de son côté, rappelle que l’objectif n’est pas une “cure d’austérité” généralisée et souligne que la progression des dépenses de fonctionnement resterait modérée par rapport à l’inflation, tout en annonçant une réduction des dotations d’investissement pour certains dispositifs.
De leur côté, les élus invitent à une modification du texte en prenant en compte les réalités financières des grandes villes et à une mise en œuvre plus territorialisée, afin de soutenir les projets locaux et d’éviter un désengagement trop lourd sur le territoire de la Saône-et-Loire et les zones rurales environnantes.
1Institué par l'article 186 de la loi de finances 2025, le dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités territoriales (DILICO) est destiné à mettre en réserve, à hauteur de 1 Md€, une part des recettes fiscales de l'exercice 2025 des communes, de leurs établissements publics à fiscalité propre (EPCI à FP), des départements et des régions.
[1] https://www.collectivites-loca...