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Tourisme

Le gouvernement veut faire de la France la première destination durable au monde d’ici 2030

Le Comité interministériel du tourisme s’est fixé pour objectif d’augmenter les recettes touristiques en France grâce à une montée en gamme, une offre plus durable et davantage qualitative, et un tourisme mieux équilibré sur l’ensemble du territoire.


© Public Domain Pictures
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Avec 100 millions de visiteurs internationaux accueillis en 2024, la France reste la première destination touristique mondiale. Avec les Jeux de Paris, 2024 a même été une année record en termes de fréquentation touristique. L’activité a généré 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an passé, soit 8% du PIB français.

Vers une offre plus durable et plus qualitative sur l’ensemble du territoire

Mais, pour le Comité interministériel du tourisme, organisé par le gouvernement le 24 juillet, à Angers, il ne faut pas se concentrer sur le nombre de touristes internationaux en France, mais sur les recettes générées par cette fréquentation touristique internationale. Or, sur ce terrain, en 2024, la France n’arrive qu’en quatrième place (avec 71 milliards d’euros), après les États-Unis (199 milliards d’euros), l’Espagne (98,6 Mds) et le Royaume-Uni (78,1 Mds).

D’où l’objectif que s’est fixé le gouvernement à l’issue de ce comité interministériel : augmenter les recettes touristiques grâce à « une montée en gamme », « une offre plus durable et plus qualitative », et « un tourisme plus équilibré sur l’ensemble du territoire ». Ambition : faire de la France la première destination durable au monde d’ici 2030 et atteindre 100 milliards de recettes touristiques internationales à cet horizon. Pour accélérer la transformation de l’offre touristique en ce sens, le gouvernement et les acteurs de la politique du tourisme ont identifié plusieurs leviers.

Moderniser les outils de la politique publique du tourisme

Le premier axe d’action concerne la politique publique du tourisme. Pour mieux assurer le pilotage de la filière, le gouvernement a annoncé la nomination d’un nouveau directeur général à la tête d’Atout France avec une feuille de route établie par la ministre déléguée chargée du Tourisme, Nathalie Delattre, pour atteindre les 100 milliards de recettes internationales d’ici 2030. En parallèle, le Comité de filière Tourisme va être relancé dans un format plus opérationnel. Et pour améliorer le partage des données statistiques publiques, France Tourisme Observation (la data hub d’Atout France) va être modernisé et doté d’un nouveau calendrier de publication des données.

En ce qui concerne les meublés touristiques, plusieurs mesures sont déjà entrées en vigueur pour redonner du pouvoir aux maires sur leur territoire, telle que la possibilité d’abaisser le nombre maximal de jours de mise en location d’une résidence principale (de 120 à 90 jours par an). La loi prévoit aussi la généralisation à toutes les communes, d’ici mai 2026, de la déclaration préalable avec enregistrement des meublés de tourisme, dans le cadre d’un téléservice national, « API meublés », actuellement en phase de test, et dont une première version devrait être déployée fin 2025.

Renforcer la politique d’attractivité et promouvoir l’accueil « à la française »

Plusieurs axes d’action ont par ailleurs été identifiés pour améliorer l’attractivité de la destination France. Afin de capitaliser sur la dynamique des JOP de Paris 2024, une campagne internationale intitulée « Jouez les prolongations » et une feuille de route dédiée au tourisme sportif vont être lancées. En parallèle, un nouveau contrat de filière a été signé avec les acteurs du tourisme d’affaires et de l’évènementiel, afin de promouvoir l’accueil « à la française ». Cette filière organise, chaque année, en France 1 200 foires et salons, plus de 2 300 congrès et 380 000 évènements d’entreprises. Et pour reconquérir les touristes chinois, le gouvernement a pris des mesures de simplification pour accélérer l’obtention des visas de groupe dans les postes consulaires en Chine.

Attirer de nouvelles recrues et investisseurs

Plusieurs mesures visent à renforcer l’attractivité des métiers du tourisme (Semaine des métiers du tourisme, nouveau plan « saisonniers » axé sur le logement, simplification des démarches à l’embauche) et à simplifier le droit du tourisme (un premier paquet de mesures législatives et réglementaires a déjà été présenté au Comité interministériel de juillet). D’autres visent à faciliter les investissements dans le secteur. Une conférence de financement de l’économie du tourisme va être organisée d’ici fin 2025 et de nouveaux produits de prêt destinés à la filière ont été actés (de Bpifrance pour les entreprises, de la Banque des territoires pour les projets locaux).

Accompagner les transitions environnementale, numérique et inclusive

Plusieurs dispositions sont également prévues pour aider la filière à faire de la France la première destination durable d’ici 2030 : une expérimentation visant à estimer l’empreinte carbone du secteur touristique va être menée d’ici fin 2025 et une stratégie de décarbonation suivra en 2026. En parallèle, une nouvelle promotion de France Tourisme Tech (pour les start-up de services numériques dédiés au voyage) a été annoncée.

Pour favoriser le développement d’un tourisme plus social et solidaire, l’Agence nationale des Chèques Vacances et la Banque des Territoires ont lancé une étude dont les résultats doivent nourrir la stratégie nationale du secteur de l’Économie sociale et solidaire, attendue en novembre prochain. En parallèle, un nouveau programme pour renforcer l’accessibilité des infrastructures touristiques vise huit collectivités territoriales pilotes, grâce à un accompagnement en ingénierie, destiné à être élargi à d’autres territoires dès 2026.

Structurer l’offre axée sur la richesse naturelle, agricole et patrimoniale des territoires

Dernier axe d’action : diversifier l’offre touristique en structurant de nouvelles filières ancrées dans la richesse naturelle, agricole et patrimoniale des territoires. Une feuille de route dédiée à l’œnotourisme a déjà été présentée pour soutenir le secteur de la viticulture ; une mission parlementaire sur l’agritourisme a été créée pour accompagner le développement de cette activité ; une feuille de route consacrée au tourisme de « savoir-faire » a été élaborée pour aider les entreprises qui souhaitent ouvrir leurs portes au public. Et un plan de relance spécifique a été lancé pour faire du tourisme un levier de reconstruction et de développement à Mayotte.