Béthune-Bruay : «L’Eau de l’Agglo», le nouveau service public de l’eau potable
A partir du 1er janvier 2026, l’Agglomération de Béthune-Bruay Artois Lys Romane reprend en gestion directe l’ensemble du service d’eau potable. Et lance par la même occasion sa nouvelle marque dédiée : «L’Eau de l’Agglo». Décryptage.

Un service harmonisé pour l’ensemble du territoire
Depuis janvier 2020, l’agglomération exerçait la compétence sur la gestion de l’eau potable avec des modes de gestion différenciés : 52 communes en régie directe d’un côté, 37 confiées à des délégataires privés (SAUR, Veolia et Suez) de l’autre, avec à la clé 19 tarifs différents et des pratiques hétérogènes. L’extension de la régie au 1er janvier 2026 met fin à cette fragmentation puisqu’avec 122 000 abonnés concernés, «L’Eau de l’Agglo» devient l’interlocuteur unique pour l’ensemble du cycle de l’eau (pompage, traitement, stockage, distribution, facturation et accompagnement des usagers). Onze communes limitrophes de la CABBALR ne sont toutefois pas concernées, puisqu’elles ont choisi de rester adhérentes d’un syndicat des eaux qui s’étend historiquement sur d’autres intercommunalités.
Pour les élus, Olivier Gacquerre le président de la CABBALR en tête, cette unification répond à une volonté «d’assurer le même service pour tous, au même coût (NDLR : tarif stabilisé à 2,91 d’euros TTC/m³ sur la base d’une consommation annuelle moyenne de 100 m3), avec une gestion publique maîtrisée» pour reprendre ses mots. Cette réorganisation permettra à l’agglomération de réaliser près de 3 millions d’euros d’économies par an, intégralement réinvestis dans la modernisation des réseaux. «Avec cette marque identifiable, les habitants bénéficieront d’un service plus lisible et plus cohérent» ajoute-t-il.
Des investissements pour la qualité et les infrastructures
Un changement qui s’accompagne d’un programme d’investissements de 122 millions d’euros d’ici 2032 pour améliorer la qualité de l’eau et renforcer les infrastructures. Des travaux d’ampleur ont notamment été engagés dans les communes de Beuvry, Gonnehem, Violaines ou encore Billy-Berclau quant au renouvellement de branchements, à la réhabilitation de conduites anciennes et à la régénération des réseaux. Au total 529 branchements ont été remplacés, 4 091 mètres linéaires de conduites réhabilités et 46 328 mètres linéaires de réseaux régénérés depuis le début de l’année pour un montant de 6,7 millions d’euros.
La lutte contre les eaux rousses reste également un objectif prioritaire, particulièrement dans les communes où l’eau de nappe, naturellement riche en fer, accentue le phénomène. «Des chantiers sont en cours ou programmés à Gonnehem, Douvrin, Billy-Berclau, Calonne-Ricouart, Marles-les-Mines et Auchel» précise Olivier Gacquerre. «En parallèle, deux usines de déferrisation seront entièrement réhabilitées en 2026 à Gonnehem et Calonne-Ricouart pour environ un million d’euros, tandis qu’une nouvelle unité de traitement du fer et du nickel entrera en service à Billy-Berclau».
Garantir aux habitants une eau fiable et durable
La CABBALR prévoit un plan «Châteaux d’eau» de 10 millions d’euros pour rénover les 52 ouvrages existants et maximiser leur efficacité, tandis que huit interconnexions entre unités de production sont prévues afin d'assurer la continuité de l'approvisionnement. L’exemple le plus récent est celui de Nœux-les-Mines, désormais alimentée via les captages d’Houdain grâce à la construction d’une nouvelle canalisation mise en service en 2024.
L’amélioration de la qualité de l’eau passe aussi par la réduction de son calcaire : l’usine de décarbonatation de Houdain, opérationnelle depuis fin 2024, bénéficie aujourd’hui à 12 communes. Enfin, le centre de pilotage opérationnel de Violaines, véritable tour de contrôle des installations qui pilote en temps réel l’ensemble des équipements du territoire, est renforcé par le déploiement progressif de 3 000 prélocalisateurs de fuites, capables d’écouter l’eau circuler dans les conduites afin de détecter rapidement les anomalies. «Ce dispositif, l’un des plus ambitieux de France, marque une étape majeure dans la lutte contre les fuites et dans la préservation de la ressource en eau» conclut Olivier Gacquerre.
Chiffres clés
- 122 000 abonnés concernés par la régie au 1er janvier 2026
- 89 communes gérées directement par «L’Eau de l’Agglo» sur les 100 communes de la CABBALR
- 150 agents mobilisés quotidiennement (dont 50 recrutements)
- 122 millions d’euros investis pour l’eau potable d’ici 2032
- 129 millions d’euros pour l’assainissement dans la même période
- 2015 kilomètres de réseaux d’eau potable à entretenir
- 3 millions d’euros d’économies annuelles réinjectées dans la rénovation des réseaux