Le parc d'Isle, poumon vert au cœur de Saint-Quentin

Un îlot de verdure et de calme à deux pas du centre-ville. Pour les Saint-Quentinois, c'est un havre de paix, un lieu dédié à la nature, à la détente qu'ils peuvent fréquenter en solo pour courir ou faire du taï chi, en famille pour profiter du parc animalier et des nombreux espaces verts, faire de l'accrobranche, se balader en barque sur l'étang, profiter l'été venu, de la plage et de l'espace de baignade ou encore faire du canoë-kayak et de l'aviron à la base nautique. Le parc d'Isle, situé à quelques minutes à pied du centre-ville non loin de la gare, est un remarquable espace naturel en cœur de ville. Surtout, son accès y est entièrement gratuit, fruit d'une volonté forte de l'agglomération du Saint-Quentinois qui le gère.

«Le grand enjeu du parc d'Isle est d'être un lieu dédié à la nature et au bien-être, nous avons tout un programme de sorties et d'activité nature, de sensibilisation au patrimoine naturel et aussi des activités bien-être : qi gong, tai chi, développe David Lacaille, directeur d'exploitation du parc pour l'agglomération du Saint-Quentinois. En tout, la zone s'étend sur une centaine d'hectares dont 50 hectares pour le parc en lui-même et 48 pour la réserve naturelle. La partie accessible au public directement représente une dizaine d'hectares et cela comprend le parc animalier. La particularité réside dans la gratuité de l'ensemble. Bien sûr, nous proposons aussi quelques activités payantes : les balades en bacôve, les activités de soigneur d'un jour qui ont lieu tous les mercredis à destination des enfants, la boutique, les anniversaires». 

Des animaux domestiques et sauvages

Venir au parc d'Isle, c'est aussi venir profiter en famille d'un parc animalier dont la partie la plus ancienne, la ferme, a été créée dès les années 1970. On y retrouve des animaux dits domestiques du lapin aux chèvres, en passant par le zébu, le lama ou le paon. La partie la plus récente, dénommée «L'Isle sauvage», ouverte en 2021, regroupe des animaux non domestiques liés aux zones humides et représentants de la faune sauvage : maki catta, lémur couronné, ouistiti, suricate, loutre cendrée, wallaby, vison d'Europe, tortue charbonnière... Au total, une soixantaine d'espèces animales est présente pour environ 400 animaux. 

«Nous présentons des animaux liés aux zones humides, ce qui permet de faire un lien avec la préservation des zones humides d'ici avec la réserve naturelle nationale des marais d'Isle qui contient une collection de plantes rares dont la cigüe vireuse, précise David Lacave. Nous développons toute une pédagogie à destination de l'ensemble du public et du public scolaire en particulier, sur la fragilité des zones humides partout dans le monde, la nécessité de leur préservation ainsi que de préserver des espèces d'animaux locales en voie critique d'extinction comme le vison d'Europe dont il ne reste que 250 individus en France et la tortue Cistude d'Europe. Nous ne faisons pas de reproduction mais deux autres parcs français le font et nous les soutenons dans la réintroduction de ces espèces en milieu naturel». 

Centre de sauvegarde et de recherche

Le parc d'Isle abrite aussi un centre de sauvegarde de la faune sauvage depuis 1983 et les soigneurs qui travaillent dans ce centre de soins, accueillent et soignent des oiseaux de la région, victimes de malveillances diverses avant de les relâcher. Mésanges, hirondelles, chouettes et autres rapaces sont ainsi remis sur patte chaque année. Le parc est par ailleurs un centre de recherche et préservation des espèces animales. «Dernièrement, le vétérinaire qui travaille au parc a mené des recherches avec une université sur le régime alimentaire du dhole, un canidé asiatique, illustre David Lacave. C'est un carnivore mais les chercheurs ont découvert que dans son milieu naturel, il mange beaucoup de végétaux. Nous avons alors apporté une modification de l'alimentation de nos dholes, nous avons étudié comment cela impactait leur comportement et leur microbiote interne». 

L'un des joyaux du site, c'est aussi la réserve naturelle nationale des marais d'Isle, non accessible au public, même si ce dernier peut l'admirer de l'autre côté de la rive de la Somme et observer les oiseaux. «Les balades en bacôve, des embarcations traditionnelles en bois électriques, fabriquées à Saint-Omer (Pas-de-Calais), proposées depuis 2011, permettent d'approcher la réserve mais nous n'allons pas déranger les espèces au risque de les perturber. Nous avons par exemple un couple de busards des roseaux qui nichent en ce moment, ils quitteraient sûrement les lieux si nous les visitions», explique David Lacave. 

Il n'empêche que le parc d'Isle, dans sa partie accessible, a été visité l'an dernier par 550 000 visiteurs et enregistre des journées à 8 000 personnes. L'été, sa plage gérée par la ville de Saint-Quentin avec son espace de baignade, ses pédalos et son mini-golf, attire les habitants du secteur qui ne peuvent pas partir en vacances. Un succès populaire indéniable pour un parc incontournable dans l'Aisne.