Le rôle essentiel des collectivités territoriales pour la diplomatie internationale
Le ministre des Affaires Étrangères Jean-Noël Barrot a fait un passage dans les Hauts-de-France lors de la première semaine de juin, à Dunkerque et à Lille. Lors de sa venue dans la métropole lilloise, le ministre a mis en avant l’impact des collectivités territoriales dans la diplomatie internationale, qui reste peu connu.

La préfecture de Lille avait sorti ses plus beaux atouts pour accueillir le ministre des Affaires Étrangères Jean-Noël Barrot lors de son passage dans la région des Hauts-de-France. Ce dernier en a profité pour souligner le rôle des collectivités territoriales pour la diplomatie internationale, arguant qu’elles ont les «premiers partenaires du ministère et de la diplomatie». En effet, selon le ministre, environ 400 collectivités territoriales sont liées avec des pays et des régions du monde, notamment de par les jumelages de villes, mais aussi par l’accueil de réfugiés.
Et c’est encore
plus le cas pour la ville de Lille, véritable carrefour de l’Europe,
proche des capitales françaises, belges et anglaises, tout en étant
en lien avec de nombreux pays, comme l’a souligné François
Decoster, vice-président en charge de la culture, du patrimoine, des
langues régionales et des relations internationales à la région,
puisqu’en 2024 a été signée une feuille de route avec les
Pays-Bas et «il est rare que des régions aient des relations
directes avec les Etats».
Des partenariats
économiques soumis aux tensions internationales
Les collectivités territoriales «portent donc la voix de la France de façon différente», pour Jean-Noël Barrot, avec une expertise et des compétences que le Quai d’Orsay n’a pas. Elles sont donc complémentaires au ministère des Affaires Etrangères. De ce fait, par «l’action par coopération menée par les collectivités, les administrés peuvent toucher du doigt les impacts de la coopération internationale». Les liens entre les collectivités territoriales et les régions ou pays étrangers se font aussi par des partenariats économiques.
Pour les Hauts-de-France, les liens avec la Belgique ne sont plus à démontrer, et la région entretient également une relation privilégiée avec le Japon depuis l’installation de Toyota à Onnaing, près de Valenciennes. Ces partenariats économiques se réalisent sur le long terme, prennent beaucoup de temps à se mettre en place, et peuvent être tributaires des aléas diplomatiques à l’échelle mondiale. Ainsi, lorsque les maires, les présidents de départements ou de région ont la possibilité de travailler avec un acteur étranger ou directement une région étrangère, le Quai d’Orsay peut leur mettre à disposition diverses informations sur ce pays ou cette région, notamment en ce qui concerne les relations avec la France, qui peuvent parfois être plutôt froides, comme ce fut le cas avec la Chine par exemple.
Le ministre des Affaires Etrangères a également mis en avant le rôle des collectivités territoriales au niveau humanitaire, avec diverses aides apportées par ces dernières en cas de catastrophes, sans qu’elles soient forcément liées au pays touché, comme ce fut le cas dernièrement au Liban, avec le Fonds d’action extérieure des collectivités territoriales (Faceco). Créé en 2013, le Faceco est un fonds de concours géré par le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE). En cas de catastrophe à l’internationale, la France peut agir en envoyant de l’aide et cela se fait par l’intermédiaire du Ministère des Affaires Étrangères. Le Faceco renforce une nouvelle fois l’impact des collectivités à l’échelle internationale.