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Le ton monte autour des orques de Marineland, toujours dans l'impasse

Le ton est monté ces derniers jours entre le Marineland d'Antibes et le gouvernement, formalisant l'impasse dans laquelle se trouvent les deux orques du parc fermé depuis six mois, même si...

Une orque dans un des bassins du Marineland d'Antibes dans les Alpes-Maritimes, le 30 mai 2013 © Jean-Christophe MAGNENET
Une orque dans un des bassins du Marineland d'Antibes dans les Alpes-Maritimes, le 30 mai 2013 © Jean-Christophe MAGNENET

Le ton est monté ces derniers jours entre le Marineland d'Antibes et le gouvernement, formalisant l'impasse dans laquelle se trouvent les deux orques du parc fermé depuis six mois, même si la situation des dauphins pourrait se débloquer.

"Il est urgent que vous preniez vos responsabilités pour régler cette situation que vous avez vous-même provoquée (... et) dont vous serez tenue responsable le moment venu", a dénoncé la direction du parc la semaine dernière dans un courrier adressé à la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

"Il me semble que le parc a une responsabilité de prendre en charge les animaux qui leur ont permis de faire des profits pendant des années. C'est maintenant au parc de nous faire des propositions", a répliqué la ministre, interrogée à Nice en marge du sommet de l'ONU sur l'océan sur le sort de Wikie (24 ans) et de son fils Keijo (11 ans).

Marineland a fermé en janvier en raison du désamour du public pour ce modèle de parc et de la loi de 2021 sur le bien-être animal qui interdira à partir de fin 2026 les spectacles de cétacés, sa principale attraction.

Mais les orques sont toujours là: en novembre, Mme Pannier-Runacher a refusé qu'elles partent au Japon, et en avril, Madrid a mis son veto à un transfert à Tenerife, dans le seul parc européen équipé.

Dans son courrier, que l'AFP a pu consulter, Marineland enjoint la ministre à insister auprès des autorités espagnoles ou à donner son feu vert pour le Japon: "Vous savez parfaitement qu'il n'existe aucune autre solution".

"Aujourd'hui, il n'y en a aucune au plan mondial pour des orques", a reconnu Mme Pannier-Runacher, qui doit en revanche s'entretenir dans la semaine avec ses homologues italien et grec avec un bon espoir de pousser pour la mise en place dans ces deux pays des sanctuaires pour les dauphins.

Il y en a douze à Marineland, mais rien ne sera prêt avant au moins un an, a reconnu la ministre. En attendant, la direction a récemment déposé une nouvelle demande pour envoyer dix dauphins dans un parc à Malaga et deux à Tenerife.

Pour les orques, seule l'ONG Sea Shepherd croit vraiment à la possibilité d'un sanctuaire.

"On a des lieux pressentis en Grèce", explique Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, qui a proposé de mettre cinq millions d'euros sur la table et se dit confiante de trouver les dons et mécénats nécessaires pour faire tourner un sanctuaire offrant à la fois une issue décente à la crise et "des perspectives de recherche absolument passionnantes" sur les orques.

En attendant, l'ONG a obtenu du tribunal administratif de Nice une expertise sur l'état des bassins de Marineland pour s'assurer qu'ils puissent garder les orques le temps qu'un sanctuaire soit prêt. Une option inadmissible pour le parc, qui évoque "des bassins en fin de vie" et "une situation intenable" pour les orques comme pour les soigneurs, qui ne peuvent se projeter et qui sont aussi victimes de harcèlement.

Plutôt discrets, ces derniers ont diffusé une vidéo lundi sur Facebook: "Nous sommes présents à Marineland sept jours sur sept, avec les animaux, pour s'occuper d'eux", ont-ils insisté, en déclinant chacun son prénom et le nombre d'années passées au côté des cétacés de Marineland: 5, 10, 18, 26... jusqu'à 38.

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