Les Bourses mondiales calent face aux incertitudes économiques aux Etats-Unis
Les marchés boursiers mondiaux ont terminé dans le rouge vendredi, lestés par la persistance des inquiétudes sur l'état de santé de l'économie américaine, en l'absence de statistiques officielles du...
Les marchés boursiers mondiaux ont terminé dans le rouge vendredi, lestés par la persistance des inquiétudes sur l'état de santé de l'économie américaine, en l'absence de statistiques officielles du fait des semaines de paralysie budgétaire.
A New York, le Dow Jones a reculé de 0,65%, l'indice Nasdaq a pris 0,13% et l'indice élargi S&P 500 est resté proche de l'équilibre (-0,05%). Sur la semaine, le bilan est mitigé pour les indices phares de Wall Street, avec une petite progression du Dow Jones mais un recul du Nasdaq.
"Après une forte hausse entre avril et octobre, le marché a le droit de faire une pause, de se consolider et de digérer un peu", a commenté auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.
Selon lui, il faut s'attendre à ce que les principaux indices de la place américaine évoluent en dents de scie dans les prochains jours, à l'image de ce qui a été observé cette semaine.
Vendredi, l'indice CAC 40 à Paris a cédé 0,76%, Francfort a cédé 0,69% et Londres a perdu 1,11%.
Sur la semaine cependant, les trois indices européens concluent largement en territoire positif: la Bourse de Paris engrange un gain hebdomadaire de 2,77%, Francfort de 1,30% tandis que Londres a grappillé 0,16%.
"On n'a pas eu de données économiques pendant plusieurs semaines, donc on a du mal à juger de l'état de l'économie américaine, c'est le gros sujet", a affirmé Nicolas Lasry à l'AFP, gérant actions pour Mandarine Gestion.
Certes, la paralysie budgétaire - la plus longue de l'histoire des États-Unis - est désormais terminée.
Mais il faudra encore un peu de temps avant que les investisseurs ne reçoivent suffisamment de statistiques officielles leur permettant d'avoir une idée précise de l'état dans lequel se trouve la première économie mondiale.
Le "shutdown" a retardé la publication de données économiques cruciales, notamment du côté de l'inflation et de l'emploi, deux critères clés pour la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
Nicolas Lasry a souligné que "les attentes de baisses des taux de la Fed pour décembre sont en train de tomber", plombées également par des discours de membres de la Banque centrale "moins accommodants".
La présidente de la Fed de Boston, Susan Collins, a par exemple affirmé qu'elle voudrait d'abord s'assurer que l'inflation décélère "durablement", avant de baisser les taux.
Les acteurs du marché sont désormais très partagés quant à une nouvelle réduction des taux en décembre, selon l'outil de veille CME FedWatch.
En parallèle, les valorisations des géants de la tech "restent préoccupantes", a relevé Adam Sarhan.
"Il y a beaucoup de projets de développement de centres de données qui sont financés par de la dette dans un environnement où les conditions de financement pourraient être moins accommodantes", selon Nicolas Lasry.
Incertitudes autour du budget britannique
Le Premier ministre Keir Starmer et la ministre des Finances Rachel Reeves ont abandonné leur proposition initiale de rehausser l'impôt sur le revenu, d'après le Financial Times.
Le taux d'emprunt des bons du Trésor britannique ("gilts") à échéance 10 ans s'est envolé à 4,58%, au plus haut depuis mi-octobre.
"Si ce changement (de la part du gouvernement, ndlr) est le bienvenu d'un point de vue fiscal, il est préoccupant du point de vue des marchés (qui) recherchent la stabilité", a assuré Elias Haddad, de Brown Brothers Harriman.
La livre lâchait ainsi 0,14% à la devise américaine, à 1,3174 dollar.
Le pétrole remonte
Les cours du pétrole montent à la suite d'une attaque ukrainienne sur un port russe et sa raffinerie, susceptible de perturber l'approvisionnement en or noir.
Le baril de Brent de la mer du Nord a progressé de 2,19% à 64,39 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate a gagné 2,39% à 60,09 dollars.
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