Les catholiques affichent leur foi au "Congrès Mission" à Paris
Des synthés sur scène, des religieuses en habit, une multitude d'associations et des catholiques à la foi décomplexée: samedi à l'Accor Arena à Paris, plusieurs milliers de personnes ont participé au deuxième jour du "Congrès...
Des synthés sur scène, des religieuses en habit, une multitude d'associations et des catholiques à la foi décomplexée: samedi à l'Accor Arena à Paris, plusieurs milliers de personnes ont participé au deuxième jour du "Congrès mission" pour mettre l'annonce de l'Evangile à l'honneur.
Messes, tables rondes et ateliers se sont succédé, entrecoupés de groupes musicaux aux accents gospel, en amont d'une soirée mettant le groupe de "pop louange" Glorious à l'honneur -- l'événement, issu de la mouvance du renouveau charismatique, emprunte des méthodes faisant immanquablement penser aux évangéliques.
"Voir ça, être aussi nombreux, ça redonne le feu!" assure après la messe du matin Stéphanie Michel, 47 ans, venue d'Ardèche pour "se nourrir, voir ce qui se fait, se ressourcer".
"Ca fait un peu show à l'américaine, ça peut décoiffer, mais c'est le but", explique en souriant Lucile, 55 ans, engagée dans la préparation au baptême des collégiens dans sa paroisse des Yvelines, et qui en est persuadée: "il y a de moins en moins de chrétiens mais de plus en plus de recherche" spirituelle.
En marge de la grande scène, plus de cent exposants sont présents, depuis une application pour mariages chrétiens au café citoyen Dorothy, en passant par la communauté de l'Emmanuel, sous le coup d'une enquête du Vatican depuis fin octobre. Un début de polémique a même éclaté, avant le début du Congrès, autour de la participation de l'association identitaire Academia Christiana -- finalement déprogrammée.
"Notre but est de représenter le monde catholique dans toute sa diversité", affirme à l'AFP Raphaël Cornu-Thenard, l'un des organisateurs. "On s'appuie beaucoup sur la Conférence des évêques de France qui nous accompagne de près".
Dans le public Noémie Tencheni, 37 ans, a prêté la main aux premières éditions il y a dix ans: "C'était assez parisien, on n'était que quelques centaines, il y avait surtout des jeunes". Avec la participation aujourd'hui d'un public plus âgé, "on voit que l'ensemble de l'Eglise se sent concernée".
Et "on assume plus facilement d'être chrétiens aujourd'hui, on a plus envie d'en parler", ajoute son mari Sébastien, 41 ans.
Sarah Hem, 30 ans, explique ainsi avoir "toujours à coeur de parler du Christ aux jeunes". "Je ne dis pas +je suis catho+ mais +j"ai la foi+" et "je n'ai jamais senti que ça causait de la frustration, plutôt de la curiosité".
Cette musicienne, qui a fait un détour par l'évangélisme, estime que "les évangéliques ont beaucoup à nous apprendre sur la façon de parler du Christ". "Leur langage est plus approprié aux générations d'aujourd'hui", malgré des méthodes parfois "plus intrusives, directives", ajoute-t-elle.
Ecole de prédication
A côté des nombreuses tables rondes, une "école de prédication" tenait dans l'après-midi un atelier "lève-toi et prêche" pour une cinquantaine de participants.
"On pourrait penser (que) la prédication de rue ce sont des fous, des gens qui veulent monter une nouvelle secte. Pas du tout! On fait ce qu'a fait Jésus: aller dans la rue pour prêcher", explique un formateur, Grégoire Marotte, du mouvement Anuncio.
Au programme: bases rhétoriques et exercices pratiques, debout sur un petit escabeau où des participants s'exercent à parler une minute sur le thème "la naissance de Jésus" ou "la Pentecôte", pendant que les autres jouent les perturbateurs ou les indifférents.
Dans la soirée, une sortie est prévue dans les rues de Paris pour mettre en pratique ces enseignements.
"L'idée ce soir est d'entrer en interaction, en distribuant des images, un chapelet...", explique l'un des formateurs Samuel Pruvot, de l'association Ain Karem.
"L'ultime échange, si on est face à un athée ou un bouddhiste ou un musulman, c'est de lui dire: on peut prier ensemble? Il y a 25 ans c'était très rare qu'ils acceptent; aujourd'hui avec les nouvelles générations c'est très rare qu'ils refusent", ajoute-t-il.
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