Les Français et le numérique : les usages se développent dans un climat de méfiance persistant
Les résultats du Baromètre de la confiance des Français dans le numérique montrent que la confiance en Internet stagne depuis plusieurs années, freinée par les risques d’escroqueries en ligne et la défiance envers les contenus véhiculés par les réseaux sociaux.

C’est
une relation assez paradoxale que la dernière édition du Baromètre
de la confiance des Français dans le numérique, réalisé par
l’ACSEL (Association française de l’économie numérique) avec
l’institut de sondage Toluna Harris Interactive, met en évidence.
Alors que les usages numériques ne cessent de se développer, les
Français continuent d’entretenir une relation de défiance à
l’égard d’Internet. Les risques d’escroqueries en ligne,
d’usurpation d’identité et de cyberharcèlement, les fakes news
et les algorithmes des réseaux sociaux qui nuisent à l’information
en ligne, ainsi que la confiance mitigée accordée à l’intelligence
artificielle alimentent plus particulièrement ce climat défavorable.
Les
escroqueries en ligne minent la confiance en Internet
Seuls
44% des Français interrogés disent avoir confiance dans
l’utilisation d’Internet et cette proportion n’évolue pas
depuis plusieurs années. Les escroqueries en ligne sont la
principale source de suspicion. 72% des répondants déclarent avoir
le sentiment qu’elles sont de plus en plus fréquentes et 46%
disent avoir été victimes d’une escroquerie en ligne (soit une
hausse de 8 points par rapport à l’année précédente). Les
autres risques bien identifiés par les Français sont l’hameçonnage
(SMS ou mail frauduleux pour voler des données personnelles et/ou
bancaire), les arnaques (extorsions d’argent) et le spoofing
(usurpation d’identité en détournant un numéro de téléphone ou
un e-mail d’une personne en qui l’internaute a confiance).
L’authentification
et l’identité numérique certifiée pour mieux se protéger
Conscients des risques qu’ils encourent sur Internet, près des deux tiers des répondants déclarent être informés sur les manières de s’en prémunir. 68% d’entre eux considèrent que les systèmes d’authentification (simples ou renforcés) sont un moyen de protection efficace. Autre solution jugée de plus en plus utile pour se protéger en ligne : le recours à l’identité numérique. Dans ce domaine, c’est FranceConnect qui s’impose comme le service de référence : les deux tiers des répondants disent l’utiliser et ce nombre a enregistré une hausse de trois points en l’espace d’un an. 77% des Français interrogés disent avoir confiance en FranceConnect et France Identité pour la certification numérique, et 73% également dans les solutions d’authentification mis au point par les établissements bancaires (tel que b.connect sur les sites de e-commerce). Pour améliorer la sécurité des échanges en ligne, plus de la moitié des répondants déclarent être prêts à adopter progressivement un portefeuille d’identité numérique pour remplacer les documents classiques.
Une confiance limitée dans les réseaux sociaux
Alors
que 92 % des internautes déclarent être actifs sur au moins une
plateforme de réseau social (Facebook, WhatsApp et YouTube, en
tête), la confiance
reste très limitée : seuls 38% d’entre eux disent avoir
globalement confiance dans ces espaces, et la défiance dans les
contenus qui y sont publiés continue de progresser. L’usurpation
d’identité et le cyberharcèlement arrivent en tête des
problématiques identifiées, et 88% des répondants pensent que la
vérification de l’identité des personnes inscrites sur les
réseaux sociaux est une bonne solution pour limiter les risques.
Avantage
pour les sites des médias traditionnels
Près
de deux tiers des internautes s’informent via les réseaux sociaux
(et c’est la principale source d’information pour 20 % d’entre
eux), mais le crédit en
faveur de l’information diffusée sur ces réseaux (41%) est
moindre que celui accordé à l’information en ligne (67%). Sur ce
terrain, ce sont les sites des médias traditionnels qui inspirent
le plus de confiance (69% des personnes interrogées), mais ce
taux a néanmoins enregistré une baisse de six points en l’espace
d’un an.
Des
doutes sur l’IA
70 % des internautes ont déclaré avoir déjà eu recours à une solution utilisant de l’intelligence artificielle (IA), à des fins personnelles (68%), professionnelles (19%) ou mixtes (13%). L’adoption de solutions utilisant l’IA générative est particulièrement rapide chez les plus jeunes (87% pour les 15-24 ans et 77% chez les 25-34 ans). Mais près de la moitié des personnes interrogées disent n’avoir pas confiance dans cette technologie, et 83% veulent d’ailleurs être systématiquement informés lorsqu’un contenu est généré par une IA.