Les Hauts-de-France célèbrent leurs entreprises vertueuses
Les Trophées des entreprises vertueuses, organisée par le réseau Initiative Hauts-de-France, a mis en lumière cinq lauréats engagés dans une économie à impact positif. L’événement, qui s’est tenu à Ennevelin, a confirmé que performance économique et responsabilité sociétale vont de pair.

Les temps changent, et les entreprises aussi. Si la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) était autrefois perçue comme un bonus, elle est désormais au cœur des projets entrepreneuriaux. «Aujourd’hui, une entreprise se doit d’être vertueuse dès sa création», souligne Alain Mahieu, président du réseau Initiative Hauts-de-France. À travers cinq prix décernés à Ennevelin, la deuxième édition des entreprises vertueuses valorise ceux qui allient impact environnemental, innovation, inclusion et ancrage territorial.
S'attaquer aux déchets
Le prix de l’impact territorial a été attribué à Clément Delattre, fondateur de Guscio, à Desvres. Son idée ? Réutiliser les coquilles des Saint-Jacques, jusqu’ici considérées comme des déchets. Il en fait une matière innovante, transformée en objets design ou utilitaires. «En France, on jette 250 000 tonnes de coquilles chaque année. Il y a un gisement colossal», explique l’entrepreneur. Il mène également des actions de sensibilisation dans les écoles et prévoit de développer des plans de travail et crédences. Il cherche actuellement des financements pour acquérir de nouvelles machines.
Le prix environnemental a été décerné à Jules Salvignol, fondateur de Gift for the Planet à Brébières. Son entreprise donne une seconde vie aux matériaux usagés issus d’événements culturels, sportifs ou d’entreprise. Il assure également la traçabilité des déchets, un enjeu devenu central pour les organisateurs. «On évite l'incinération de tonnes de matériaux, tout en créant un réseau d’économie circulaire utile et transparent», précise-t-il.
Briser l’isolement des aînés, proposer une alimentation saine et responsable
Dans la catégorie impact social et sociétal, le prix revient à Thomas Gadenne pour Allomamy, une structure basée à Mouvaux qui lutte contre la solitude des seniors. Chaque jour, des appels de 10 minutes minimum sont passés à des personnes âgées. Ces échanges s’accompagnent de lettres personnalisées, recettes, idées d’activités ou cadeaux. «C’est dur d’entreprendre. Ce prix me conforte dans l'idée que j’ai fait le bon choix. Je me bats pour faire le plus beau métier du monde», confie-t-il avec émotion. En trois ans, 15 000 appels ont été passés.
Du côté de l’innovation, c’est Etika Spirulina, fondée par Xavier et Shilhi Delannoy à Villeneuve d’Ascq, qui s’impose. Sa production locale de spiruline se décline sous forme de paillettes, poudre, et même surgelée – une rareté. Avec dix collaborateurs, l’entreprise mise sur un produit peu énergivore, emballé dans des packagings biodégradables. «Nous voulons démocratiser une alimentation saine, responsable et accessible à tous», résume le duo.
Le premier traiteur bas carbone de Lille
Enfin, le Prix du public a salué l’engagement de Jeanne Malfaisan et Emmanuelle Froger, fondatrices de Bonsigne, le premier traiteur bas carbone de Lille. 100 % végétarien, local et de saison, leur modèle s’appuie sur des contenants consignés, des serviettes réutilisables fabriquées en Esat, et une sélection rigoureuse de fournisseurs. Elles animent également des ateliers en entreprise sur le bien manger.
Les quatre premiers lauréats sont désormais qualifiés pour la finale nationale. Tous ont en commun une volonté claire : faire bouger les lignes. «Ce que nous voyons ici, c’est l’émergence d'une économie vertueuse, ancrée, audacieuse», conclut le président. Une économie qui, manifestement, a de l’avenir.