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Les Myrrhophores 1712, un cocon accueillant au cœur d’Abbeville

Cet ancien couvent du XVIIIème siècle abrite désormais cinq chambres d’hôtes et deux gîtes pour couples. Les propriétaires en ont fait un cocon où l’on se sent bien. C’est aussi une table d’hôtes reconnue. Comme un air de campagne à quelques centaines de mètres du centre-ville.  

L’ancien couvent connaît une nouvelle vie.
L’ancien couvent connaît une nouvelle vie.

Des petites rues qui sillonnent dans le romantique quartier Saint-Jacques d’Abbeville, à deux pas du centre-ville. Un vaste portail qui s’ouvre sur un parking. Une fois garés, il faut pousser une petite grille bleue pour enfin pénétrer dans le domaine des Myrrhophores 1712.

Le long du petit chemin, nous longeons sur la droite le verger et le potager. A la suite, deux gites d’une trentaine de mètres carrés aménagés dans un bâtiment de plain pied en bois brulé se mêlent à la végétation. Sur la gauche, une vaste piscine de 12 m par trois entourée de chiliennes invite à la décompression. Très vite, nous découvrons les poules de la maison, puis les chiens qui s’amusent entre eux.

Décompression

Au fur et à mesure, l’impressionnante demeure du XVIIIème siècle en brique se rapproche et se fait accueillante. À sa construction en 1712, c’était un couvent. Il a compté jusque 24 sœurs visitandines. À la Révolution française, il a été abandonné puis vendu comme bien national avant d’être racheté par des particuliers jusqu’à sa cession il y a près de dix ans à Florence et Éric-Chabot-Domer. Ce dernier est alors un pâtissier, installé à Amiens et renommé. Il a notamment travaillé pour de belles maisons comme Lenôtre ou Cassel.

Il y a près de dix ans, une annonce de vente immobilière découverte sur façade d’une agence d’Abbeville par un de leurs amis va tout changer : «On est venu visiter. On a eu le coup de foudre. Ma femme, native d’Abbeville et qui travaille à l’extérieur, a craqué pour le jardin Les lieux étaient parfaits pour ce projet d’autant que l’on pouvait séparer la vie publique et privée. L’ampleur des travaux nous a fait peur mais quand il faut y aller…», se souvient Éric-Chabot-Domer.

Après la vente de son salon du thé et de leur maison amiénoise vient le temps de deux ans de travaux et de la métamorphose. Un accueil, un salon, une vaste cuisine avec une table de 4 m de long, un coin spa avec un jacuzzi et sauna privatisé 40 minutes par jour, cinq chambres d’hôtes pour deux, dont une dans l’ancienne chapelle, sont aménagée. En tournant les pages de pages de l’album photos, on se rend compte à quel point les travaux menés ont été impressionnants.

Situé à une heure de Calais

Mais aujourd’hui, Les Myrrhophores 1712, dont le nom évoque les saintes Maries, sont un lieu de ressourcement appréciés des touristes français comme étrangers, Anglais, Australiens… : «Nous sommes à une heure de Calais grâce à l’A16, explique Éric Chabot-Domer. Nous sommes proches aussi de l’A28. C’est une chance. L’idée, c’est que nos clients soient tranquilles quand ils viennent ici. D’ailleurs, certains ne sortent pas durant leur séjour qui est en moyenne de deux à six nuits. D’autres vont en baie de Somme».

Beaucoup aiment partir à la découverte d’Abbeville en se promenant dans les parcs de la Bouvaque ou de l’hôtel d’Emonville, en admirant les vitraux d’Alfred Manessier à l’église du Saint-Sépulcre, en suivant les visites guidées du service patrimoine de la ville, en visitant le Carmel, qui est aussi un ancien couvent. S’ils le veulent, 6 vélos sont mis à leur disposition.

«Le bouche à oreille est très bon. Les gens disent qu’ils se sentent bien dans la maison», confie Éric Chabot-Domer. Si bon que quelques stars sont déjà venues poser leurs valises aux Myrrhophores comme la comédienne Alexandra Lamy ou le chanteur Hugues Aufray. Il faut dire que le couple a choisi une décoration d’exception souvent chinée avec patience qui met en valeur ce lieu d’exception. Mobilier Napoéon III, Louis XV, Louis XVI, luminaires iconiques, miroirs trumeaux, peintures à l’huile anciennes, meubles picards… Dans chaque pièce, l’émerveillement est total…

Une cuisine gourmande

Chaque matin, environ 14 personnes se retrouvent dans la cuisine pour un petit déjeuner copieux avec sur la grande table des fromages locaux comme du rollot ou de la tomme achetés à la Fromagerie du parvis à Abbeville, mais aussi des yahourts de l’EARL Davergne à Tours-en-Vimeu, du miel du Carmel d’Abbeville, récolté par Freddy Langue, les oeufs des poules du domaine, de la charcuterie.

Sans oublier les douceurs préparées par Éric-Chabot-Domer comme les viennoiseries, le pudding, les pancakes, les cookies… Cassis, groseilles, framboises, mirabelles du jardin sont à déguster en confitures, réalisées par Florence Chabot-Domer : «C’est la seule chose que je fais ici», assure-t-elle dans un sourire, tout en équeutant les haricots verts cultivés par les Maraichages de Vironchaux qui seront servis le soir. Tandis que son époux coupe avec délicatesse des courgettes émanant du même producteur sur lesquelles sera déposé du poisson de la poissonnerie locale Les Petits Bateaux…

Car à la demande, Éric-Chabot-Domer peut passer derrière les fourneaux pour préparer des plats gourmands pour le diner :amuses bouches, tartelettes au crabe, filet de bœuf - provenant de la boucherie Boudinel d’Arrest - en croute, pavlova aux fruits rouges… Le tout parfois rehaussé par les herbes aromatiques du jardin et décoré des fleurs cosmétiques qui y poussent aussi. Côté boissons, les hôtes peuvent gouter les bières de la Brasserie de la Somme à Domart-en-Ponthieu, le whisky et le gin de la Distillerie d’Hautefeuille à Beaucourt-en-Santerre, le champagne de Figuet et fils de Saulchery dans l’Aisne. Pour se restaurer à l’extérieur, ils leurs conseillent des tables abbevilloises comme La Corne, Chez François, La Léontine, ou La Ripaille à Caours… On comprend mieux pourquoi nombre de leur hôtes reviennent séjourner dans la capitale du Ponthieu.