Habitat
Ligny-en-Barrois : Une coloc expérimentale au service des jeunes actifs
L’OPH de la Meuse et Action Logement se sont associés en lançant une première Coloc à Ligny-en-Barrois réservée aux jeunes actifs du territoire. Deux appartements pouvant accueillir six jeunes sont opérationnels depuis le mois de septembre. Une expérimentation qui pourrait se dupliquer pour lever les freins liés à l’habitat dans ce territoire rural.
Face aux besoins de nombreuses entreprises qui recrutent à tour de bras et des jeunes qui rencontrent des difficultés pour se loger, l’OPH de la Meuse et Action logement ont uni leurs forces pour financer ensemble la rénovation de deux appartements réaménagés en espaces de colocation pouvant accueillir six jeunes. Le choix d’implanter à Ligny-en-Barrois cet habitat partagé n’est évidemment pas dû au hasard mais vise à répondre au projet d’extension et de recrutement XXL du fabricant de bus Daimler qui a annoncé en juin dernier sa volonté de créer plusieurs centaines d’emplois alors même que la commune se trouve à vingt-cinq minutes de Bure et le projet Cigéo. Si l’idée même est née en juin dernier d’une discussion entre les élus de l’agglomération Meuse Grand Sud et Matthieu Cop, le directeur de l’OPH de la Meuse, la volonté a été d’agir plutôt que de lancer de longues réflexions. Pragmatiques, tous se sont engagés dans ce projet en identifiant dans le patrimoine existant le lieu idéal et en réalisant d’importants travaux de rénovation et d’aménagement au cœur de l’été. Début septembre, les premiers colocataires ont ainsi pu bénéficier des deux T4 de près de 80 m2 disposant de trois chambres et d’une salle de vie commune.
Un accompagnement personnalisé des jeunes
Propriétaire des lieux, l’OPH s’est tournée vers l’association Habitat Jeunes (ex-Accueil des jeunes) qui assure la gestion des deux colocations ; à savoir le choix des candidats et l’accompagnement personnalisé. En deux mois, six jeunes ont d’ores et déjà bénéficié de ce logement collectif meublé avec des profils très différents : allant du jeune cadre de passage, le temps de trouver un logement dans le parc privé à des apprentis qui travaillent sur un chantier à proximité, des étudiants en master mais aussi des intérimaires. La colocation est ouverte à l’ensemble des entreprises même si les salariés de Daimler sont prioritaires. Heureux de voir ce projet aboutir et conscient de la problématique de tension liée à l’habitat, Jérôme Dumont, le président du département de la Meuse a rappelé que de lourds investissements avaient été consentis sur ce territoire pour les Ehpad, mais que la jeunesse devait aussi pouvoir profiter de logements adaptés. Du côté de l’OPH, une étude est en cours pour connaître les besoins de colocations partagées à Bar-le-Duc, Commercy, Revigny et Verdun. Compte tenu de la réussite de cette mobilisation collective, l’idée serait de dupliquer ce dispositif. Dans le Nord-Meusien, le groupe Berthold a lancé une réflexion autour de la création de douze logements pour justement accompagner les jeunes effectifs. Des initiatives privées ou publiques nécessaires dans un département étendu et rural où le lien entre logement et emploi sont intimement liés.