Logement social : les Hauts-de-France sous pression

La Fédération des entreprises sociales de l’habitat et sa présidente Valérie Fournier ont fait un passage à Lille pour évoquer la situation du logement social dans la région. Et cette dernière reste complexe.

Illustration. ©ah_fotobox
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Il y avait du monde autour de la table pour évoquer les logements sociaux dans la région, dont la présidente de la Fédération des entreprises sociales pour l’habitat (ESH) Valérie Fournier et Jean-Pierre Choël, président de l’Union régionale pour l’habitat des Hauts-de-France. Il est à noter que ESH gère plus de 2,2 millions de logements, soit près de la moitié du parc HLM.

Jean-Pierre Choël ajoute que la région est la deuxième, derrière l’Île-de-France, en termes de logements sociaux, avec 1,5 million de personnes concernées sur les six millions que compte la région. Et la demande ne cesse de croître sur le territoire, suivi par une volonté politique de relance des logements sociaux afin de suivre le rythme de la réindustrialisation régionale et des projets d’envergure, à l’instar du Canal Seine-Nord ou des gigafactories. La Fédération l’assure, elle est «au rendez-vous de la demande». Mais cela n’empêche pas la pression de se faire sentir.

Un manque de rotation préjudiciable

En effet, il y a environ 250 000 demandes de logements et trop peu de logements libres, notamment à cause du manque de rotation qui intervient suite à une hausse importante des taux d’intérêt, qui empêche ces locataires d’accéder à la propriété. «Ils sont captifs chez eux», estime Jean-Pierre Choël. Le taux de rotation des logements dans les Hauts-de-France a baissé de 1%, et revenant au niveau post-covid.

Si les besoins concernent tout le territoire, c’est surtout dans les grandes villes que la demande est la plus prégnante, et notamment dans la MEL, qui connaît beaucoup de tension. Désormais, ESH utilise ainsi plus de foncier dit recyclé, afin d’éviter de construire et en s'engageant dans une démarche responsable. Néanmoins, la tension ne risque pas de s’apaiser d’ici 2026, puisqu’il est de coutume que les constructions de logements ralentissent à l’orée des élections municipales, prévues en mars prochain.

Thomas Porcher