Mardyck : ArcelorMittal lance sa production d’aciers électriques
Trois des cinq lignes seront mises en route d’ici fin décembre sur ce site proche de Dunkerque. Un investissement de 500 millions d’euros, soit le plus important en Europe depuis 10 ans, qui permet au groupe de renforcer sa place sur le marché des aciers dédiés à l’électro-mobilité.
Les phases de test sont toujours en cours sur les trois nouvelles lignes dédiées aux aciers électriques. Si tout se passe bien, elles entreront en production avant la fin du mois de décembre. Les travaux de génie civil sur les deux autres lignes du projet viennent, quant à eux, de commencer. La mise en service est prévue d’ici 2027. Le site de Mardyck d’ArcelorMittal aura alors la capacité de produire 155 000 tonnes d’aciers électriques par an, soit 55 % de la production du groupe en France. Les 45 % restants sont déjà produits sur le site de Saint-Chély d’Apcher dans le département de la Lozère.
“Nos trois premières lignes, c’est-à-dire préparation, recuit-vernissage et refendage vont nous permettre, dans un premier temps, de produire de l’acier électrique pour l’industrie, pour le marché de l’éolien par exemple. Pour ce faire, nous allons nous servir de matière première venue de notre site de Florange en Lorraine. En revanche, vu les normes en vigueur, cela n’est pas possible de fonctionner ainsi pour le marché des moteurs pour voitures électriques ou hybrides. Les contraintes nous interdisent de nous servir de matière première extérieure au site. Nous allons donc attendre la mise en service de nos deux dernières lignes que sont le recuit-décapage et le laminoir réversible, d’ici 2027 pour livrer cet important marché”, a expliqué Bruno Ribo, président d’ArcelorMittal France, lors d’une visite du site réservé à la presse.
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200 emplois créés
Le groupe sidérurgique a pris la décision de renforcer sa production d’aciers électriques en France en raison des besoins énormes attendus avec la disparition à venir des moteurs thermiques au profit des moteurs électriques et hybrides. Le secteur automobile est déjà le principal débouché de l’acier produit par le groupe en Europe. “Nous ambitionnons de voir l’acier nécessaire à la fabrication des éléments du moteur électrique des voitures produites en Europe, comme le rotor ou le stator, provenir aussi principalement des usines françaises de notre groupe”, complète Bruno Ribo.
L’acier électrique nécessite la création de lignes dédiées en raison de ses propriétés spécifiques, notamment magnétiques et mécaniques. “Elles doivent offrir à l’acier une haute polarisation pour maximiser la performance, baisser au maximum les pertes pour favoriser l’autonomie et avoir une limite élastique haute afin d’offrir une bonne tenue mécanique pour supporter la rotation des moteurs”, détaille Hugues Baudin, pilote du projet aciers électriques qui précise que cet acier est généralement fourni sous forme de fines bandes de 0,2 à 0,35 millimètre, laminées à froid. 175 personnes vont exploiter ces nouvelles lignes. Elles seront 200 à terme, dont un peu plus de la moitié recrutée à l’externe.