Territoires
Municipales 2026 : les maires restent les élus préférés des Français
À l’approche des élections municipales de 2026, une enquête AMF-Cevipof dresse un état des lieux des perceptions et des attentes des Français à l’égard de leur maire et de leur cadre de vie, et de leur propre niveau d’engagement citoyen à l’échelle locale.

Les maires demeurent les élus préférés des Français et la commune reste un espace d’ancrage, de confiance et d’attentes concrètes. C’est ce qui ressort d’une récente enquête Ipsos réalisée en juin dernier auprès de plus 6 000 électeurs français pour le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et l’Association des maires de France (AMF). Le maire est en effet la figure politique à laquelle les personnes interrogées accordent le plus haut niveau de confiance (69%) parmi tous les représentants institutionnels. Un niveau de confiance stable depuis une dizaine d’années et qui repose avant tout sur l’honnêteté (61%) et la capacité à tenir ses engagements (50%) – et ce, quelle que soit la taille de la commune. Les présidents d’intercommunalité enregistrent également un bon score avec 55 % de confiance.
Présence, efficacité, accessibilité et transparence
Les citoyens attendent de leur maire qu’il soit présent sur le terrain (67%), efficace dans son action (64%), accessible (63%) et irréprochable dans l’utilisation de l’argent public (63%). Seuls 34% des répondants font état d’une exigence de compétences qui associerait le maire à un technicien polyvalent de l’action publique. Le contact direct avec les élus municipaux reste toutefois limité : 20 % des personnes interrogées ont pris contact au moins une fois avec le maire ou son équipe municipale.
À moins d’un an des prochaines élections municipales (prévues en mars 2026), un peu plus de la moitié des répondants (58%) ont déclaré souhaiter que leur maire se représente et soit réélu, soit un chiffre proche de celui observé avant les précédentes élections (en 2019). Et près de trois sur quatre (73%) ont déclaré être satisfaits de l’action de leur municipalité (les bilans des très grandes villes étant toutefois souvent jugés plus sévèrement que les autres).
Sécurité, transition écologique, accès aux services…
Pour élire leur prochain maire et son équipe municipale, les personnes interrogées feront leur choix en se basant avant tout sur les programmes (84%), le bilan de l’équipe sortante (79%), la personnalité du maire (79%) et l’étiquette politique quand elle est connue (61%).
Pour le mandat à venir, leurs attentes à l’égard des enjeux locaux concernent en priorité la sécurité publique (43%, contre 34% en 2019), la transition écologique ( en nette baisse à 38%, contre 47% en 2019), le maintien des services de proximité (38%, vs 42%), l’attractivité économique (28% vs 39%) et l’offre de transport (26%, contre 19% en 2019).
À noter : la hausse des attentes en termes de sécurité publique concerne avant tout les communes de plus de 10 000 habitants, alors que la préservation de l’environnement est le premier enjeu attendu du prochain maire dans les communes de petite taille.
La commune, un espace d’ancrage durable
Plus d’un tiers des Français interrogés ont déclaré résider dans leur commune depuis plus de 20 ans, ce qui peut expliquer l’attachement de deux tiers d’entre eux à leur commune. Celles rurales et de taille moyenne sont les lieux de vie les plus appréciés. Et alors que seuls 3% des « ruraux » aspirent à vivre dans une métropole, 15% des « métropolitains » aimeraient s’installer à la campagne.
En ce qui concerne l’avenir de leur commune, les personnes interrogées ont accordé une note moyenne « d’optimisme » de 5,7 sur 10 (soit une note stable depuis 2019) ; les habitants des grandes villes se montrant un peu plus réservés que les autres avec 5,1 sur 10. Enfin, si 87% des répondants ont déclaré être inquiets de la montée de la violence en France (quelle que soit la taille de leur commune de résidence), ils ne sont plus que 47% à déclarer que la violence a effectivement augmenté là où ils habitent.
Un engagement citoyen limité
L’enquête AMF-Cevipof visait également à interroger les Français sur les formes d’engagement qu’ils seraient prêts à consentir dans la vie de leur commune ou de leur quartier. Il en ressort que près de trois répondants sur quatre affichent des « dispositions » à l’engagement local, sans toujours parvenir à les concrétiser : 14% des interrogés ont déclaré participer à la vie locale, 23% ont dit être prêts à s’engager, 35% aimeraient le faire sans trouver le temps et 28% ne sont pas intéressés. C’est dans les communes de petite taille que l’engagement citoyen est plus développé. Les formes d’engagement les plus prisées concernent les associations culturelles (32%), les associations de solidarité (31%), les collectifs constitués pour défendre une cause (29%), les associations sportives (24%) et l’engagement dans le conseil municipal de sa commune (24%).