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Réseau consulaire

Nancy : avis de tempête suite au projet de loi de finances à la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle

Le projet de loi de finances pour 2026, aujourd’hui en cours de discussion parlementaire, prévoit une réduction de 30% des recettes allouées aux Chambres de commerce d’industrie. Un nouveau coup de rabot qui ne passe pas. Si le texte est adopté, François Pélissier, le président de la chambre consulaire, présentera sa démission. D’autres présidents de chambres, à l’image des Hauts-de-France ou encore à Nantes, sont dans la même logique.


© Emmanuel Varrier. À l’instar des autres CCI de l’Hexagone, la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle pourrait voir une nouvelle réduction de 30% des dotations de l’État comme le prévoit le projet de loi de finances 2026.
© Emmanuel Varrier. À l’instar des autres CCI de l’Hexagone, la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle pourrait voir une nouvelle réduction de 30% des dotations de l’État comme le prévoit le projet de loi de finances 2026.

Un coup de tonnerre mais pas vraiment une surprise ! Quelques jours après la publication du projet de loi de finances pour 2026, publié mi-octobre, prévoyant une nouvelle réduction de 30% des recettes allouées aux Chambre de commerce et d’industrie, François Pélissier, le président de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle, l’assure : «cela faisait trois, quatre mois que l’on sentait venir la chose».

Cette nouvelle réduction des donations étatiques vient s’additionner à plusieurs coups de rabots engagés depuis plus de dix ans dans le cadre d’une réforme générale du réseau consulaire.

«Sur la période 2013-2023, les CCI ont dû assumer une diminution de 66% de leur dotation. Sur la période 2024-2026, l’État avait à nouveau imposé une baisse de 100 millions d’euros au réseau CCI France en garantissant définitivement les dotations qui en dix ans sont passées de 1,4 milliard d’euros pour cent soixante-deux CCI et 24 000 collaborateurs à 525 millions d’euros pour 121 CCI et 14 000 collaborateurs. Un effort colossal et unique en France parmi tous les organismes et services de l’État, les collectivités. Or le projet de loi de finances pour 2026 projette de réduire à nouveau de 175 millions d’euros les recettes allouées aux CCI. Nous subirons alors un coup de rabot supplémentaire de 30% l’an prochain», explique François Pélissier.

Démission annoncée si...

«Lors de mon arrivée à la présidence de la CCI de Meurthe-et-Moselle, la dotation allouée par l’Etat représentait huit millions d’euros et aujourd’hui, elle ne représente plus que deux millions d’euros. La nouvelle loi de finances aboutirait à une dotation de 1,2 million d’euros, soit une baisse de 85% au total».

Dès les premières réformes engagés, la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle a mis en œuvre un nouveau modèle histoire de faire face.

© Emmanuel Varrier. Si la mesure de réduction est adoptée, François Pélissier, le président de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle présentera sa démission.

«Depuis dix ans, nous avons engagé un plan stratégique d’adaptation et de développement pour faire face à ces restrictions dévastatrices. Notre modèle économique a été totalement transformé. Aujourd’hui, nous réalisons un chiffre d’affaires de 26,5 millions d’euros et nous recevons une dotation de huit millions d’euros avec un effectif équivalent de celui de 2013 non plus sous statut public mais sous statut privé réparti dans sept filiales sans financement public. Notre budget repose sur un autofinancement de 90% et nous avons réalisé une croissance de 40%».

Reste que l’aujourd’hui potentielle réduction annoncée par le projet de loi de finances ne «permettra plus de mener notre mission de service public telle qu’elle est définie par le code du Commerce et contractualisée dans le contrat d’objectif et de performance de l’État.»

Si cette réduction est adoptée, François Pélissier proposera «sa démission et celle des élus de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle lors d’une prochaine assemblée générale».

Une vague de démission au sein des CCI devrait gagner le pays comme cela semble déjà engagé dans les Hauts-de-France ou encore à Nantes.

«Aujourd’hui, le gouvernement ne respecte pas les engagements promis de maintenir une dotation de 500 millions d’euros au niveau national en retour de la réussite de notre transformation et il n’engage toujours pas les véritables réformes de structure indispensable dans notre pays. Cela n’a plus aucun sens et si la réduction des dotations prévues dans le projet loi de finances 2026 est confirmée, il sera alors nécessaire d’envisager la dissolution définitive ou la fusion des CCI dans les services de l’État et bien mesurer les conséquences multiples sur le développement économique de nos PME, la croissance, l’emploi et la formation».

L’avis de tempête sur les chambres consulaires est loin d’être levé...