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Narcotrafic: descentes de police d'ampleur dans plusieurs quartiers de Nantes

Sirènes hurlantes, deux véhicules de police déboulent mercredi dans un quartier populaire de Nantes. Les agents s'engouffrent dans le bâtiment numéro trois d'une cité comptant une petite dizaine d'immeubles, sous le...

Une jeune femme soupçonnée de trafic de stupéfiants est arrêtée et placée dans un fourgon de police lors d'une opération de sécurité dans un quartier de Nantes, le 17 décembre 2025 © Damien MEYER
Une jeune femme soupçonnée de trafic de stupéfiants est arrêtée et placée dans un fourgon de police lors d'une opération de sécurité dans un quartier de Nantes, le 17 décembre 2025 © Damien MEYER

Sirènes hurlantes, deux véhicules de police déboulent mercredi dans un quartier populaire de Nantes. Les agents s'engouffrent dans le bâtiment numéro trois d'une cité comptant une petite dizaine d'immeubles, sous le regard de plusieurs habitants à leurs fenêtres.

Ils interpellent dans la cage d'escalier une adolescente de 17 ans et saisissent la quarantaine de petits sachets de cocaïne et de résine de cannabis qu'elle avait sur elle, constate un journaliste de l'AFP sur place.

Port Boyer est l'un des cinq quartiers de la préfecture de Loire-Altantique visés mercredi par une opération mobilisant 160 policiers et gendarmes, à laquelle l'AFP a pu assister.

Elle intervient après des opérations similaires dans d'autres villes de France dont Marseille où le président Emmanuel Macron a réaffirmé mardi sa détermination à mener la guerre contre le narcotrafic.

Le trafic de drogue nourrit violence et sentiment d'insécurité dans de nombreuses villes françaises, alors que les points de deal deviennent de plus en plus souvent le terrain de règlements de compte.

Mardi, la police nantaise avait déjà contrôlé 192 personnes, procédé à 24 interpellations et à des saisies de cocaïne, cannabis et sachets de résine.

Vêtue de noir, l'adolescente sort en larmes de l'immeuble, escortée par les policiers. Elle est immédiatement embarquée dans un fourgon. Son point de deal est sordide, une odeur d'urine flotte dans l'air et les peintures décoratives des communs, fleurs et oiseaux autrefois colorés, sont défraîchies.

"Depuis la mi-octobre, on est confronté (...) à une recrudescence de séquences de tirs notamment dans deux quartiers", dont Port Boyer, explique à l'AFP le préfet de Loire-Atlantique, Fabrice Rigoulet-Roze, pendant que des agents de police fouillent minutieusement chaque étage de l'immeuble, ouvrant les placards, inspectant les gaines techniques...

"On ne lâchera rien", continue-t-il, "on n'est pas de passage et la présence sera physiquement visible le temps qu'il faut pour qu'on puisse combattre ces trafics".

Vivre sereinement

Le quartier est "relativement tranquille la journée", explique un couple de quadragénaires croisé par l'AFP et qui n'a pas souhaité donner son identité. Mais le secteur devient "dangereux la nuit", suffisamment pour les décourager de sortir à partir d'une certaine heure.

Faire en sorte que les habitants "puissent vivre sereinement et tranquillement" est une priorité, assure Bassem Asseh, premier adjoint à la mairie de Nantes, présent sur place. Il souhaite "faire cesser les épisodes de tirs" et "bousculer les dealers et les consommateurs", sans qui ces trafics n'existeraient pas.

Dans les quartiers Nord de Nantes, à quelques kilomètres de Port Boyer, le major Moreau a manqué de peu deux dealers et un consommateur. Ses agents, talkies à la ceinture, fouillent méthodiquement l'espace autour d'un petit square. On peut entendre non loin jouer les enfants du quartier.

Les trafiquants "ont toujours 3 ou 4 doses sur eux", explique-t-il, "ils répartissent la cocaïne à un endroit, la résine à un autre", tandis qu'un de ses collègues lui montre deux sachets trouvés par terre.

La cocaïne "gagne du terrain", ajoute à ses côtés le chef de la police de Loire-Atlantique, Philippe Jos. Moins connotée junkie, "l'héroïne revient", souligne-t-il.

Le policier dénombre 3.000 procédures pour usage de stupéfiants à Nantes cette année et 150 procédures pour trafic de stupéfiants, deux chiffres en "augmentation considérable", selon lui.

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