Crise gouvernementale : les partis conviés en urgence à l'Élysée
Reconduction de Sébastien Lecornu ou nomination d'un nouveau locataire à Matignon ? Le président de la République a convié, ce vendredi à 14h30, les chefs de parti et de groupe parlementaire, sauf le RN et LFI. Le point.

Emmanuel Macron doit mettre fin vendredi à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer une crise politique qui ne cesse de s'aggraver. Le président de la République a convié dans la nuit les chefs de parti et chefs de groupe à l'Assemblée nationale à 14h30 à l'Elysée, sauf le Rassemblement national et La France insoumise, selon des sources concordantes. Il a promis de nommer un Premier ministre d'ici "vendredi soir" après la démission fracassante lundi de Sébastien Lecornu, ponctuée par deux jours de négociations supplémentaires pour tenter d'arracher, en l'absence de toute majorité à l'Assemblée, un accord de non-censure du futur gouvernement. Le temps presse. Si le dépôt du projet de budget pour 2026 n'est pas déposé lundi, ce dernier risquerait de ne pas pouvoir être adopté avant le 31 décembre.
A quelques heures d'une nomination, un scénario revenait en force : la reconduction de Sébastien Lecornu. Même si l'hypothèse Jean-Louis Borloo, éternel "revenant" par temps de crise, ou de la désignation d'un autre Premier ministre était toujours sur la table.
La réforme des retraites au coeur du débat
Avant d'achever sa "mission", Sébastien Lecornu a estimé que le projet de budget 2026, détonateur de la crise actuelle avec le vote de défiance de l'Assemblée qui a provoqué la chute de François Bayrou le 8 septembre, pourrait être présenté lundi en conseil des ministres. Ce qui sous-entend la nomination d'un gouvernement peut-être dès vendredi ou à défaut ce weekend. Reconduction des principaux ministres en place ? Ministres techniques, dont peut-être le premier d'entre eux ?
Le Premier ministre démissionnaire a formulé une suggestion très remarquée, que la future équipe gouvernementale soit "complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027", des ambitions qu'il n'a lui-même jamais manifestées. Cela exclurait en revanche le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, qui a précipité dimanche soir la chute du gouvernement Lecornu tout juste nommé.
Le président des Républicains a conditionné son retour au gouvernement à la nomination d'un Premier ministre "ni de gauche, ni macroniste", relevant que c'était le cas de Jean-Louis Borloo. Emmanuel Macron est aussi très attendu sur une éventuelle suspension de la très controversée réforme des retraites de 2023, préalable posé par les socialistes pour un accord de non-censure. Il faudra "trouver un chemin pour que le débat ait lieu" sur cette question, a averti Sébastien Lecornu.