Nord: une immense tour d'habitation détruite par foudroyage pour remodeler un quartier
La fin d'une époque: une imposante tour d'habitation de 28 étages, la Tour Kennedy, a été détruite dimanche par foudroyage à Loos, dans la métropole lilloise...

La fin d'une époque: une imposante tour d'habitation de 28 étages, la Tour Kennedy, a été détruite dimanche par foudroyage à Loos, dans la métropole lilloise, avec l'objectif de remodeler un quartier enclavé.
Cet immeuble d'HLM de l'architecte brutaliste Jean-Pierre Secq, achevé en 1969, est la plus haute tour d'habitation au nord de Paris avec ses 95 mètres. Elle s'est effondrée en quelques secondes à 11H30 sous le regard souvent ému d'habitants du quartier qui ont ensuite reflué devant l'énorme nuage de poussière.
"La Tour Kennedy a mal vieilli. C'était un ensemble de logements (...) apportant tout le confort qu'on pouvait attendre à l'aube des Trente Glorieuses" mais avec, notamment, une mauvaise isolation phonique et thermique, a résumé la maire de Loos, Anne Voituriez.
"Quand nous avons commencé le relogement des habitants en 2020, 70 logements étaient vacants" sur 220, synonyme de désamour, a-t-elle souligné.
"C’est le symbole d'une époque révolue qui disparaît", résumait Éric Cojon, Directeur Général de Partenord Habitat, le bailleur social, en amont de la démolition.
La décision a été prise de détruire cette tour, réhabilitée en 1995, car elle ne répondait plus aux normes actuelles - les ascenseurs s'arrêtaient aux demi-étages, ce qui la rendait inadaptée aux personnes à mobilité réduite ou âgées - et avait des charges d'exploitation très lourdes.
La destruction par foudroyage vise à concentrer les nuisances sur un seul jour et amener les 19.000 tonnes de gravats au niveau -2.
Les habitants des abords de la tour ont été évacués dès 7H30 dimanche.
"A Paris, ils ont la tour Eiffel, nous on a la Tour Kennedy. On la voyait de partout, donc on n'aura plus de repère", sourit Ludovic Mortelec, un habitant du quartier. Il n'a pas habité l'immeuble mais se souvient qu'"avec les potes, on venait dans la tour, on jouait au foot dans les cages d'escalier".
Cette destruction, qui s'inscrit dans le cadre d'un programme de renouvellement urbain du quartier des Oliveaux, doit permettre de repenser la circulation et les espaces publics de ce quartier de 7 à 8.000 habitants souffrant de paupérisation et d'enclavement.
Le coût global du projet s'élève à 170 millions d'euros, dont 8,9 millions pour la démolition de la tour.
En 2015, le quartier comptait 88% de logements sociaux. L'objectif post-réhabilitation est de 55%. Les logements sociaux détruits doivent être répartis dans d'autres parties de la métropole.
bj/cnp
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