Opération de police "d'ampleur" à Marseille, 15 points de deal visés
Une opération d'"ampleur" a été lancée dans les quartiers Nord de Marseille avec 1.500 policiers déployés pour cibler en même temps 15 points de deal afin de "reprendre le terrain" aux narcotrafiquants...
Une opération d'"ampleur" a été lancée dans les quartiers Nord de Marseille avec 1.500 policiers déployés pour cibler en même temps 15 points de deal afin de "reprendre le terrain" aux narcotrafiquants, a annoncé mardi le nouveau préfet Jacques Witkowski.
"Nous engageons une opération d'ampleur, une opération de voie publique et une opération judiciaire (...) pour pouvoir accélérer la lutte contre le narcotrafic", a déclaré le préfet des Bouches-du-Rhône lors d'un point presse depuis la cité des Oliviers A (13e arrondissement), haut lieu du trafic de stupéfiants dans la deuxième ville de France.
Environ 1.300 renforts policiers venus de toute la France sont descendus spécialement pour cette opération qui doit se poursuivre "jusqu'au bout de la nuit", en plus des 250 à 350 policiers présents quotidiennement dans ces quartiers.
"C'est une opération qui nécessite d'être tenace, et tous les jours nous continuerons", a insisté le préfet. S'agissant des opérations "place nette XXL" qui avaient été lancées depuis Marseille en 2024 pour pilonner des points de deal, il a simplement indiqué que l'"on s’inspire du passé pour faire mieux".
En début début de soirée, 79 personnes étaient interpellées et 30 interdictions administratives de paraître ont été délivrées, selon un bilan de la préfecture de police.
L'opération vise aussi les commerces "afin de s'assurer qu'ils ne servent pas l'économie du trafic", précise la préfecture dans un communiqué. Deux demandes de fermeture ont été réclamés sur 14 établissements contrôlés.
Des dizaines de policiers étaient postés aux accès de la cité, contrôlant méthodiquement tous les véhicules et notamment de possibles consommateurs de drogue, tandis que des chiens détecteurs reniflaient des poubelles, des deux-roues, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les habitants se précipitaient pour rentrer chez eux.
Dans une autre cité, Font-Vert (14e arrondissement), le quartier était également bouclé par la police, a constaté l'AFP.
"Y'en a marre ici, la police vient tous les jours ou presque, ils bloquent la route, nous empêchent de vivre. Et surtout ils parlent mal aux jeunes, les insultent et après ils s'étonnent qu'il y a de la violence", explique une quinquagénaire qui refuse de donner son nom.
Jean-François, intérimaire, regarde les policiers arrêter une voiture et commente: "c'est bien mais comme d'habitude c'est un coup de com'".
Rares sont les habitants à accepter de parler à la presse.
Cette opération intervient alors que le chef de l’Etat est attendu mi-décembre, a priori le 16, à Marseille, un mois après l’assassinat du petit frère du militant écologiste et anti-drogue Amine Kessaci.
Avant cela, jeudi, Emmanuel Macron réunira de nouveau à l'Elysée les acteurs de la lutte contre les trafics de drogue, dans le même format qu'une première réunion le 18 novembre, a-t-on appris de sources concordantes. Lors de la première réunion, convoquée en urgence après la mort de Mehdi Kessaci, il leur avait demandé "d'amplifier" leur action en adoptant la même approche que pour "le terrorisme".
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