Primas affirme que le "macronisme trouvera une fin" bientôt, les macronistes s'insurgent

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas, membre des Républicains (LR), a estimé mardi que "le macronisme probablement trouvera une fin dans les mois qui viennent", provoquant l'indignation de plusieurs députés et membres du gouvernement macronistes...

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas, le 26 mars 2025 à Paris © Ludovic MARIN
La porte-parole du gouvernement Sophie Primas, le 26 mars 2025 à Paris © Ludovic MARIN

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas, membre des Républicains (LR), a estimé mardi que "le macronisme probablement trouvera une fin dans les mois qui viennent", provoquant l'indignation de plusieurs députés et membres du gouvernement macronistes qui ont jugé cette affirmation "inacceptable". 

"La question, ce n'est pas d'être opposant au macronisme, le macronisme, probablement, trouvera une fin dans les mois qui viennent, avec la fin du deuxième quinquennat du président (Emmanuel) Macron", a déclaré Sophie Primas sur Europe1/Cnews en réponse à une question sur la position inconfortable du nouveau président de LR Bruno Retailleau au sein du gouvernement. 

"La question est de savoir comment on rebâtit la suite", a-t-elle dit, rappelant "la situation politique particulière qui est la nôtre aujourd'hui, sans majorité absolue à l'Assemblée nationale, dans une situation de quasi coalition du bloc central". 

"Certainement pas, ni maintenant ni dans quelques mois ni dans deux ans", a réagi la ministre à l’Égalité Femmes-Hommes Aurore Bergé, fidèle d'Emmanuel Macron depuis 2017. Sur X, elle a rappelé que c'est le président qui a nommé le gouvernement auquel appartient Sophie Primas.

Le parti Renaissance a dénoncé sur le même réseau social des propos qui n'ont "pas lieu d'être, a fortiori lorsqu'on est nommée ministre par le président de la République". Mais a dit prendre "acte" des explications de Mme Primas, qui a assuré auprès de Gabriel Attal, le chef du parti, qu'il s'agissait d'"une maladresse". 

Pas d'excuse pour le président de région Paca Renaud Muselier, qui a appelé sur X à la démission de Sophie Primas: "elle pense ce qu’elle veut à titre personnel, mais elle vient de commettre une faute politique lourde. Elle ne peut pas rester dans sa fonction !"

Un cadre macroniste a précisé auprès de quelques medias que la porte-parole du gouvernement avait "appelé tous les députés pour dire que ce n’est pas ce qu’elle a voulu dire". "Elle m’a dit +je parlais en tant que porte-parole de la droite+ mais moi je lui ai dit +tu es porte-parole du gouvernement+", a-t-il relaté.

"Si on n'est plus raccord, il faut partir. Quand on dit cela, on fragilise le gouvernement", a souligné une ministre, outrée par les propos.

"Monsieur le 1er Ministre @bayrou il va falloir rappeler à certains ministres qu'ils sont membres d'une coalition et… nommés par le Président de la République", a également réagi sur X l'ancien ministre Stéphane Travert, tout comme le député Renaissance Pieyre-Alexandre Anglade qui a enjoint le Premier ministre à "rectifier" des propos "inacceptables". 

Les Républicains "souhaitent la fin du macronisme, mais doivent leur strapontin gouvernemental à @EmmanuelMacron. Rien ne les empêche de partir s'ils ne s’y reconnaissent plus...", a insisté l'ancienne ministre Marie Lebec.

Et le député de Paris David Amiel (Renaissance) d'ironiser sur "un parti qui a réalisé moins de 10% des voix aux six dernières élections nationales" et ne peut donc pas "se permettre de prendre de haut un président de la République élu et réélu par les Français".

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