Projet d'action contre un opposant russe en France: quatre hommes interpellés
Quatre hommes, soupçonnés d'être impliqués dans un projet d'action à l'encontre de l'opposant russe Vladimir Ossetchkine, devaient être mis en examen à Paris jeudi, avant un éventuel placement en...

Quatre hommes, soupçonnés d'être impliqués dans un projet d'action à l'encontre de l'opposant russe Vladimir Ossetchkine, devaient être mis en examen à Paris jeudi, avant un éventuel placement en détention provisoire attendu dans la nuit.
Vladimir Ossetchkine, directeur de Gulagu.net, une ONG qui dénonce des faits de torture et de corruption dans les prisons russes, a indiqué à l'AFP être la personne visée par ce projet à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), la ville où il réside.
"Tout va bien", a-t-il assuré, en remerciant la police et le contre-espionnage français, "tous ceux qui ont participé à la capture de ces gangsters, de ces tueurs". Il a également remercié "ceux qui travaillent pour empêcher ces sales projets sanglants de (Vladimir) Poutine en Europe et en France".
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a précisé avoir ouvert, jeudi, une information judiciaire du chef de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un ou plusieurs crimes d'atteinte aux personnes, confirmant une information du Parisien.
Le Pnat a demandé la mise en examen et le placement en détention provisoire de ces quatre hommes, âgés de 26 à 38 ans et interpellés lundi. Au moins un l'avait déjà été jeudi soir, selon une source proche du dossier.
Le Pnat précise qu'une enquête préliminaire avait été ouverte le 19 septembre concernant ce projet d'action visant un opposant russe et qu'elle avait été confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
"Il est évident que s'il n'y avait pas eu un service de sécurité aussi hautement professionnel et compétent, les tueurs de Poutine m'auraient tué depuis longtemps", a affirmé Vladimir Ossetchkine.
Selon une source proche du dossier, ces hommes sont originaires du Daghestan (une république russe fédérée, dans le Caucase du Nord), mais l'un a la nationalité française.
Trois d'entre eux se sont rendus à Biarritz en avril et ont réalisé des vidéos où l'on voit le domicile de M. Ossetchkine et un lieu qu'il fréquente, mais sans le voir lui-même sur les images, selon cette source.
Le principal suspect affirme qu'ils étaient en vacances à Biarritz, mais tous n'ont pas les mêmes versions, d'après cette source.
Menaces de mort
Vladimir Ossetchkine avait déjà fait état d'une tentative d'assassinat à son domicile le 12 septembre 2022 au soir.
Il avait expliqué à l'AFP qu'il avait "remarqué un point rouge (pouvant être un viseur laser, NDLR) qui bougeait sur la balustrade de l'une des terrasses et qui se dirigeait ensuite vers (lui) sur le mur".
"Nous avons éteint la lumière, nous nous sommes couchés par terre, avons fermé les volets et appelé la police", avait relaté M. Ossetchkine, qui avait évoqué des tirs d'arme à feu. "Quand la police est venue, ils sont entrés dans la maison de l'autre côté et quand ils ont essayé d'ouvrir le volet d'un des balcons, ils ont aussi entendu des tirs. Ils ont ensuite interrogé des voisins qui ont aussi entendu ces tirs."
Il avait auparavant fait l'objet de "menaces de mort", en mars 2022.
Le parquet de Bayonne avait indiqué le 20 septembre 2022 avoir ouvert une enquête pour "menaces de mort" mais avait précisé n'avoir "aucun élément objectif" attestant la tentative d'assassinat.
Ces menaces, "qui feraient suite à ses dénonciations et investigations relatives aux exactions commises au sein des prisons russes, dont il aurait été victime", sont "prises avec le plus grand sérieux", avait alors indiqué le procureur de la République de Bayonne Jérôme Bourrier.
Des mesures ont été mises en œuvre pour "assurer la protection de Vladimir Ossetchkine", avait-il précisé.
L'opposant affirme avoir été informé, début février 2022, d'un projet d'assassinat le visant et avoir été placé depuis sous protection policière.
L'ONG de M. Ossetchkine avait diffusé en 2021 des vidéos de viols dans des prisons russes, ainsi que des témoignages de victimes et, fait rarissime, de tortionnaires, entraînant l'ouverture d'une enquête par les autorités russes. Elle affirme disposer de plus de 1.000 vidéos montrant des tortures en prison.
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