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Quand le Made in Hainaut interroge le sens du travail

Ce jeudi 22 mai, l’économie était à l’honneur sur le site minier d’Arenberg creative mine. Conférence, table ronde et networking ont rythmé la deuxième édition du Made in Hainaut.

Les rendez-vous Made in Hainaut ont rassemblé près de 300 personnes ce jeudi 22 mai. ©Aletheia Press / E.Chombart
Les rendez-vous Made in Hainaut ont rassemblé près de 300 personnes ce jeudi 22 mai. ©Aletheia Press / E.Chombart

Comme tous les deux ans, les rendez-vous du Made in Hainaut sont de retour. Ce moment dédié à l’économie du territoire, a pris la forme d’un afterwork ce jeudi 22 mai sur le site minier d’Arenberg creative mine. «Ce site a été un lieu de travail rude, mais incroyablement productif au mépris de la santé. Ces débats raisonneront donc ici de façon singulière», introduit le président de la communauté d’agglomération la Porte du Hainaut, Aymeric Robin.

Au cœur de cette deuxième édition, était invitée la philosophe et conférencière Julia de Funès. Cette soirée a également mis en lumière les acteurs majeurs du territoire, GSK, Delquignies Logistique et Stellantis. L’occasion de mettre l’accent sur le sens au travail, mais aussi d’évoquer les perspectives pour les entreprises du Hainaut.

Donner du sens, mais à quel prix ?

Au cours de son intervention, Julia de Funès a invité les spectateurs à explorer la notion de sens en entreprise. «Aujourd’hui, la jeune génération cherche à donner du sens à son métier, et en voulant les attirer avec de nouveaux mots, on fait l’effet inverse», pointe la conférencière, évoquant une confusion des termes employés.

Ainsi, selon cette dernière, les termes que l’on entend de plus en plus au sein des entreprises comme «talent», «bienveillance», ou encore «bien-être» sont banalisés. La philosophe illustre ses propos avec un lieu commun : «Évidemment qu'en tant que chef d’entreprise, je suis bienveillant et que je favorise un environnement de qualité pour mes salariés. À cause de ce phénomène, on rencontre un problème de reconnaissance».

«Le travail est un moyen», insiste la philosophe, il permet de bien vivre, de réaliser des rêves, de voyager, «il ne s’agit pas d’un but en lui-même». Julia de Funès résume : «Les gens ont perdu cette vision ces dix dernières années et ce sont les nouvelles générations qui nous obligent à relancer le paradigme».

«Si une crise représente une catastrophe à nos yeux, elle le sera»

La question de l’IA est soulevée par le public composé de 300 personnes. «Cet outil qui s’impose dans tous les métiers, sans exception, peut-il nous remplacer ? Peut-on travailler avec ?» Tout ce que l'on met en œuvre au travail est pourvu d'une valeur propre à chacun, selon Julia de Funès, tandis que l'IA fonctionne sur des modèles probabilistes, des calculs logiques et des corrélations. «De la prise de risque à la réflexion en passant par la confiance, la compréhension humaine est opposée à l’algorithme, même une IA puissante ne parviendra pas à reproduire cela», répond-elle. 

La conférencière clôt les échanges face aux entrepreneurs de la table ronde avec cette citation du philosophe Alain : «Ne décidant jamais, nous dirigeons toujours». Julia de Funès entend par là que nous donnons une signification aux événements et à ce que nous vivons. «Si une crise représente une catastrophe à nos yeux, elle le sera. Mais si nous voulons en tirer des bienfaits, c’est possible ; c’est une question de lucidité et de volonté», conclut-elle. De quoi repartir avec de nouvelles pistes de réflexion en attendant la troisième édition de l’événement, prévue dans deux ans.