Réseaux sociaux, stratégie spatiale, agriculteurs en colère : Emmanuel Macron à Toulouse
Un débat sur la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux et un après-midi consacré à la stratégie spatiale nationale : le chef de l'État était ce mercredi dans la ville rose pour une visite chargée, à laquelle se sont invités les agriculteurs occitans.
Un débat participatif sur la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux et un après-midi consacré à la stratégie spatiale nationale : Emmanuel Macron était ce mercredi 12 novembre à Toulouse pour une visite chargée à laquelle se sont ajoutés les agriculteurs occitans.
Au milieu d'un cercle de quelque 300 personnes, le président a alerté sur le risque que font peser les réseaux sociaux sur la démocratie française. "L'objectif est d'aller vers des décisions concrètes au début de l'année 2026", a-t-il déclaré au siège de la Dépêche du Midi. A la manière des débats de l'époque des gilets jaunes, le chef de l'Etat, au centre d'un cercle installé dans l'imprimerie du journal, a souligné que "nos réseaux sociaux, c'est comme une agora où on serait tous avec des cagoules et où celui qui crie le plus fort a plutôt raison".
Complotisme, infox et éducation
Il a également été question de complotisme sur les questions sanitaires, en compagnie du Dr Julien Mazières, pneumologue au CHU de Toulouse, en première ligne lors de la crise du Covid-19. Puis de la désinformation et des infox lors d'un échange avec le directeur général de La Dépêche du Midi, Jean-Nicolas Baylet.
Enfin, l'éducation des jeunes face aux réseaux sociaux sera au menu, avec l'enseignant et youtubeur Yann Bouvier - plus d'un million d'abonnés sur YouTube et TikTok - et l'ex-recteur de l'académie d'Occitanie, Mostafa Fourar. "Si on compare la puissance des réseaux sociaux à celle de la presse, on voit bien qu'il y a une difficulté, un rapport de force qui ne joue pas en notre faveur. C'est notre rôle, dans ce maquis des réseaux sociaux, de continuer à faire notre métier", a souligné Lionel Laparade, directeur de l'information du quotidien régional.
A noter : le chef de l’État poursuivra son "tour de France" consacré aux réseaux sociaux lors d'une deuxième étape à Dunkerque le 19 novembre devant les lecteurs de La Voix du Nord.
Les tracteurs de la partie
A l'occasion de la visite du président dans la ville rose, quelque 250 agriculteurs à bord d'une soixantaine de tracteurs se sont rassemblés pour "exiger des engagements clairs et fermes du président de la République en faveur de l'agriculture française", selon la FNSEA, à l'initiative du mouvement. Le syndicat agricole est ulcéré par les propos du chef de l’État, qui s'est dit "plutôt positif" mais "vigilant" sur la possibilité d'accepter l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur. Une délégation, comprenant l'ensemble des organisations syndicales agricoles, doit être reçue par le président pour une entrevue.
L'espace, "endroit de contestation"
Le président de la République doit ensuite inaugurer des bâtiments du Commandement de l'espace (CDE), où il dévoilera la stratégie nationale spatiale française à l'horizon 2040 pour faire face à la compétition mondiale, tant civile que militaire. "L'espace n'est plus un endroit paisible, c'est un endroit de contestation", dont certaines "extrêmement agressives de la part de nos compétiteurs, parmi lesquels la Russie", a fait valoir l'Elysée. "Face à la militarisation de l'espace, le temps n'est plus celui des politesses de la défense active mais bien des actions offensives", jugeait jeudi le chef d'état-major de l'armée de l'Air et de l'Espace, le général Jérôme Bellanger.