Tendances
Services web : opter pour des solutions européennes reste possible
Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft sont-ils les maîtres d’Internet ? Dans l’absolu, oui. Toutefois, des alternatives existent, lesquelles arrivent même parfois à supplanter les services des GAFAM…

Aujourd’hui, de grands acteurs américains - les GAFAM (Google, Amazon, Facebook-Meta, Microsoft, Apple)- façonnent Internet à leur guise. Difficile de se passer de services comme Google, YouTube, Gmail, Outlook ou encore Facebook. Et pourtant, il existe bel et bien des alternatives européennes à ces services venus d’outre-Atlantique.
Recherche, e-mails et réseaux sociaux : l’Europe reste à la traîne
Contrairement à des pays comme la Chine ou la Russie, l’Europe reste très dépendante des acteurs américains sur l’une des fonctionnalités les plus stratégiques du web : la recherche de contenu. L’European Search Perspective vise toutefois à créer un index de recherche des pages web européen, qui permettrait de ne plus dépendre de ceux d’acteurs comme Google ou Microsoft. Cette initiative est notamment soutenue par les moteurs de recherche français Qwant et allemand Ecosia.
Même dépendance vis-à-vis des réseaux sociaux américains, l’Europe n’ayant rien à proposer comme alternative à des services comme Facebook, X ou encore LinkedIn. Signalons toutefois quelques avancées sur le terrain des réseaux sociaux décentralisés, avec par exemple Mastodon, une offre dont la gouvernance est assurée par une société allemande.
L’Europe se rattrape un peu du côté des solutions de courrier électronique, dont certaines sont proposées par des acteurs français. En plus des services d’e-mail des grands opérateurs, nous pouvons ainsi citer la messagerie de La Poste, ou encore des acteurs moins connus, mais très prometteurs, comme Mailo. Plusieurs entreprises européennes arrivent également à tirer leur épingle du jeu dans le secteur de la traduction et de la correction en ligne, notamment l’Allemand DeepL et le Français Reverso.
Les Américains champions de la vidéo, les Européens de la musique
Aujourd’hui, YouTube et Twitch sont des plateformes de vidéo en ligne incontournables. Cette mainmise américaine apparaît encore plus forte lorsqu’il est question de services de streaming vidéo payants, avec des offres comme Netflix, Prime Video ou Disney+. Ce serait toutefois oublier un peu vite un autre géant de la VOD : Canal+, lequel s’appuie sur un vaste catalogue de films et séries.
Fin 2024, Canal+ a repris les rênes de Dailymotion, une plateforme de vidéo en ligne d’origine française ayant connu son heure de gloire au début des années 2000, avant d’être submergée par la vague YouTube. Les audiences du site restent cependant solides, avec plus de 200 millions de visites par mois, quoique incomparables avec celles du mastodonte YouTube, qui frôle les 30 milliards de visites par mois (selon Similarweb). Autre solution à signaler, PeerTube, une plateforme d’hébergement de vidéos décentralisée, développée par l’association française Framasoft.
Si l’Europe peine à proposer des services de vidéo populaires, elle reste pourtant la championne de la musique en ligne, avec le Suédois Spotify, leader incontesté du secteur. Le marché du streaming audio demeure pour le reste assez ouvert, avec la présence de plusieurs autres grands noms européens, comme les Français Deezer et Qobuz, ainsi que les Suédois SoundCloud et Tidal.
Face aux GAFAM, la fatalité n’est donc pas forcément de mise, et ce, même lorsqu’il est question de sujets sur lesquels les Américains semblent être ultradominants. L’intelligence artificielle générative en est un bon exemple : derrière les grands acteurs qui font le buzz, comme ChatGPT, de jeunes pousses œuvrent en coulisses, dont certaines sont européennes, voire françaises. C’est le cas de Mistral AI (et son service « Le Chat ») et de Delos, qui proposent tous deux des offres de GenAI de classe professionnelle. Tout reste donc possible !
David FEUGEY