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Smartphones: Londres veut pousser Google et Apple à ouvrir davantage leurs plateformes

L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a estimé mercredi que la position dominante des écosystèmes d'Apple et Google sur les smartphones et tablettes justifiait de leur appliquer un cadre plus strict, qui...

L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a estimé mercredi que la position dominante des écosystèmes d'Apple et Google sur les smartphones et tablettes justifiait de leur appliquer un cadre plus strict, qui pourrait les contraindre à ouvrir leurs plateformes © EMMANUEL DUNAND
L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a estimé mercredi que la position dominante des écosystèmes d'Apple et Google sur les smartphones et tablettes justifiait de leur appliquer un cadre plus strict, qui pourrait les contraindre à ouvrir leurs plateformes © EMMANUEL DUNAND

L'autorité britannique de la concurrence (CMA) a estimé mercredi que la position dominante des écosystèmes d'Apple et Google sur les smartphones et tablettes justifiait de leur appliquer un cadre plus strict, qui pourrait les contraindre à ouvrir leurs plateformes.

"Apple et Google disposent tous deux d'un pouvoir de marché substantiel et bien ancré, ainsi que d'une position d'importance stratégique sur leurs plateformes mobiles respectives", explique dans un communiqué la CMA, qui dit attribuer aux deux entreprises le statut de "sociétés stratégiques" sur le marché.

La désignation des deux géants "n'entraîne aucune exigence immédiate", mais elle permettra dans un second temps à la CMA "d'envisager des interventions proportionnées et ciblées afin de garantir (...) une concurrence effective" et que les utilisateurs soient "traités équitablement", ajoute le régulateur.

Google a immédiatement dénoncé une décision "décevante, disproportionnée et injustifiée", estimant que, contrairement à Apple, son système d'exploitation pour smartphones, Android, favorise la concurrence, selon des propos d'Oliver Bethell, son directeur de la concurrence, transmis à l'AFP.

"N'importe qui, y compris nos concurrents, peut personnaliser et créer des appareils gratuitement avec le système d'exploitation open source Android", insiste-t-il. Il fait aussi valoir que Google autorise déjà le téléchargement d'applications sur des plateformes tierces.

Concurrence féroce

Apple estime de son côté "faire face à une concurrence féroce" sur tous ses marchés et dit "travailler sans relâche pour créer les meilleurs produits, services et expériences utilisateur", selon un porte-parole.

La décision de la CMA s'inscrit dans le cadre d'un nouveau régime britannique entré en vigueur en janvier, qui s'inspire du Règlement européen sur les marchés numériques ("Digital Markets Act", DMA), que doivent respecter dans l'UE une poignée de géants des technologies dont Apple, Google et Meta, et qui vise à mettre un terme à leurs abus de position dominante.

"Nous exhortons le Royaume-Uni à ne pas suivre la même voie" que l'Europe, a ajouté la marque à la Pomme, estimant que les règles de l'UE réduisent "la protection de la vie privée et la sécurité des appareils", retardent l'accès aux nouvelles fonctionnalités et dégradent l'expérience des utilisateurs.

La CMA avait ouvert une enquête fin-janvier sur les écosystèmes mobiles d'Apple et de Google, notamment leurs systèmes d'exploitation (iOS et Android) et leurs magasins d'applications, qui s'arrogent la quasi-totalité du marché, appelant à "davantage de concurrence et un choix accru".

Le régulateur recommandait d'offrir aux utilisateurs de ne plus passer par les boutiques d'applications officielles pour leurs achats, par exemple les abonnements aux sites de streaming, afin d’éviter certaines commissions.

Il demandait aussi plus de transparence dans la façon dont les plateformes évaluent les applications.

Situation "incertaine

Visant spécifiquement Apple, le régulateur disait également vouloir donner aux développeurs d'applications un meilleur accès "aux fonctionnalités clés" de ses appareils et limiter les blocages qu'il constate aujourd'hui sur les portefeuilles numériques.

Selon Google, la situation est encore "incertaine" car il reste à savoir quelles mesures seront effectivement prises par la CMA en vertu de ce nouveau statut.

Le géant californien avait déjà été désigné, il y a une dizaine de jours, "société stratégique" sur le marché de la recherche en ligne, en raison de la domination de son moteur de recherche.

La CMA avait précisé que l'assistant d'intelligence artificielle (IA) de Google, Gemini, ne fait pour l'instant pas partie du cadre de cette désignation.

Mais l'annonce avait, déjà, suscité le courroux du groupe de Mountain View, estimant que cela "freinerait l'innovation et la croissance au Royaume-Uni".

Google emploie plus de 7.000 personnes dans le pays, où Apple dispose pour sa part de quelque 8.000 salariés.

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