Entreprises
St Hubert trace le chemin d'une crémerie d’avenir
Implantée à Ludres depuis plus de cinquante ans, l’entreprise St Hubert a lancé une nouvelle ligne de production. Un process innovant liant transitions alimentaire et environnementale, héritage du laitier et de l'expertise végétale.

La saga de l’entreprise St Hubert, débutée il y a plus de 120 ans, est sans conteste une success-story «made in France». Elle est implantée à Ludres depuis 1974, emploie sur le site une centaine de salariés, soit la moitié des effectifs globaux. L’usine de 80 000 m² est une référence. S’y fabriquent ici des matières grasses à tartiner. Un savoir-faire qui traverse les époques par l’investissement de femmes et d'hommes qui se succèdent. Les générations se passent le relais : l’excellence demeure le fil rouge. Et, parce qu’il n’est pas possible de perdurer si on néglige l’innovation, si on ne sait pas prendre des risques calculés et mesurés dans une stratégie d’entreprise, St Hubert a ancré localement une réussite qui se renouvelle. Pionnière de l’innovation alimentaire hexagonale voilà plus d’un siècle, l'entreprise a su s’imposer comme un acteur majeur d’une alimentation plus responsable et plus végétale.
Changement de paradigme
Leader du rayon beurres et margarines en France, elle vient de marquer une nouvelle étape en inaugurant une unité de production ultra-performante permettant la production de recettes alliant laitier et végétal. Deux ans de recherche et de développement ont été nécessaires pour aboutir. Une innovation majeure pour le rayon crémerie. Sur le site de Ludres se sont retrouvés Philippe Mangin, vice-président de la Région Grand Est, Laurent Trogrlic, président de la communauté de communes du Bassin de Pompey, Martine Poirot, directrice générale des services, David Serneels, chef de projet Territoires d’Industrie Val de Lorraine, Frédéric Clowez, secrétaire général de la préfecture de Meurthe-et-Moselle, le sénateur François Husson, le député Stéphane Hablot, Franck Muratet, adjoint au maire de Nancy, Pierre Boileau, maire de Ludres, Loïc Vautrin, directeur de l’agence économique Lorr’up. Jean-Christophe Sibileau, président directeur général de St Hubert, rappelle en préambule la longue tradition de l’entreprise. «Notre raison d’être est de partager le bien manger», a-t-il assuré, avant de décrypter le process «défi de la transition alimentaire et double expérience laitière et végétale. Nous passons ainsi du rayon margarine au rayon crème fraîche.» Depuis le 1er septembre, le nouveau produit a pris place au sein des rayons crémerie de plusieurs enseignes de distribution et points de vente, à travers toute la France. Des écrans TV le valoriseront en novembre. Jérôme Stein resitue, lui, cette innovation sur un aspect technique avec cette adaptation des locaux pour faire place à la nouvelle unité de production, en indiquant cette ambition «monter une filière française». En deux semaines s’est vendu près de 40 tonnes de ce produit nouveau.

Jean-Christophe Sibileau, président directeur général de St Hubert, et Jérôme Stein, directeur industriel, ont présenté les innovations de l'entreprise. © Laurent Siatka
Ancrage territorial
Jérôme Stein note également cette place prépondérante faire à un modèle éco-durable avec la décarbonation progressive du site de Ludres et les aménagements connexes. La recette lancée par St Hubert se décline avec St Hubert®Epaisse & Gourmande 30% MG et St Hubert® Onctuosité Parfaite 15% MG. L’innovation pu voir le jour grâce à un plan d’investissement de 1,8 million d’euros, financé à 15% par des aides, soit 300 000 euros par le Fonds Vert. Jérôme Stein explique : «Cette nouvelle ligne de production illustre notre capacité d’innovation et notre engagement pour une alimentation et une industrie plus responsables. Grâce à ces investissements soutenus par la Région Grand Est et le dispositif Territoires d’Industrie, nous renforçons notre ancrage lorrain tout en préparant l’avenir de la crémerie. C’est une grande fierté pour notre entreprise et ses collaborateurs.» Pierre Boileau souligne «le symbole d’engagement, la vision d’avenir de l’entreprise qui fait rayonner Ludres et le Dynapôle. Elle a su prendre le virage de la décarbonation et rénover son outil de production. C’est un encouragement à poursuivre». La visite des nouvelles installations du site de production permettait de pleinement mesurer le chemin fait par St Hubert, dans cette recherche perpétuelle de perfection.

L'inauguration de la nouvelle ligne de production. © Laurent Siatka
L'humain allié à la robotique
Saisissante vision que celle de ces mains humaines fixant des gestes cadencés et de ces robots collaboratifs assurant leurs tâches de manutention. Cette technologie émergente s’accompagne de la création de quatre postes d’ici à trois ans sur la nouvelle ligne. Un mariage qui vise à une montée en régime et une accélération du volume de production, notamment à la perspective de la période de fin d’année traditionnellement plus forte en demande de la part du consommateur. Hier, aujourd’hui, demain : voilà un triptyque qui sied à l’entreprise ludréenne. Le goût de bien manger, c’est un engagement majeur. L’ADN de l’entreprise depuis 1904. Elle a volonté de partager et de transmette sa conception éthique au cœur de ce vaste secteur qu’est l’agroalimentaire, lequel subit par les temps présents nombre de pressions réglementaires et économiques, pouvant l’entraver dans son essor. Ainsi, dans l’empilage de normes et de taxes, il faut savoir que la margarine est encore selon la législation considérée comme un produit de luxe, soit taxée à 20%, au même titre que le caviar, les vêtements de haute couture, les montres haut de gamme, les voitures de luxe et les œuvres d'art. Dans ce contexte, St Hubert continue inlassablement son aventure humaine, car cela en est une, incontestablement.

Les robots d'assistance de dernière génération trouvent toute leur place au sein du site de Ludres. © Laurent Siatka

Faire monter en régime la production. © Laurent Siatka

Plus de 40 tonnes de produits vendus depuis le 1er septembre. © Laurent Siatka
St Hubert en chiffres
120 millions d'euros de chiffres d'affaires.
Un plan d'investissement de 50 millions d'euros sur dix ans lancé en 2024, comprenant un volet de décarbonation de 5 millions d'euros sur deux ans. Objectif de réduction de l'empreinte carbone de -63% du site industriel par rapport à 2023.
1ère marque nationale de rayon beurres et margarines en France
70 millions de barquettes de margarine fabriquées par an.
27 500 tonnes de margarines produites en 2024.
1 barquette de St Hubert Oméga 3® vendue par seconde en France.
6% des effectifs dédiés à la R&D
4 années consécutives sans accident de travail sur le site de Ludres.
99/100 Index égalité Femmes-Hommes