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Starmer rejoint Trump en Ecosse pour parler de Gaza et des droits de douane

Le Premier ministre britannique Keir Starmer fait lundi le chemin jusqu'au golf du président américain Donald Trump en Ecosse pour le presser d'agir face à la crise humanitaire à Gaza et tenter de sécuriser des...

Le président américain Donald Trump (à gauche) et le Premier ministre britannique Keir Starmer le 16 juin 2025 à Kananaskis, au Canada © Suzanne Plunkett
Le président américain Donald Trump (à gauche) et le Premier ministre britannique Keir Starmer le 16 juin 2025 à Kananaskis, au Canada © Suzanne Plunkett

Le Premier ministre britannique Keir Starmer fait lundi le chemin jusqu'au golf du président américain Donald Trump en Ecosse pour le presser d'agir face à la crise humanitaire à Gaza et tenter de sécuriser des baisses de droits de douane pour le Royaume-Uni.

Entre deux parties de golf, le républicain de 79 ans recevra Keir Starmer à Turnberry (sud-ouest de l'Ecosse) dans le luxueux complexe appartenant à la famille Trump où il séjourne durant sa visite mi-privée, mi-diplomatique.

La veille, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait déjà elle aussi fait le déplacement pour négocier un accord douanier.

A son arrivée vendredi en Ecosse, terre d'origine de sa mère, le président américain a affirmé que l'heure serait à la "célébration" avec Keir Starmer, après l'accord commercial conclu en mai avec le Royaume-Uni, prévoyant des droits de douane réduits pour des produits britanniques.

"C'est un bon accord", a encore loué Donald Trump à des journalistes dimanche, ajoutant que le Premier ministre britannique faisait "du bon travail" alors que Londres espère encore obtenir des avancées sur le front commercial, ainsi que sur des garanties de soutien militaire à l'Ukraine.

Aide pour Gaza

Mais les deux dirigeants devraient surtout parler de la situation à Gaza, où la population subit des "souffrances indescriptibles et la famine", souligne Downing Street.

Keir Starmer entend pousser pour une relance des négociations sur un cessez-le-feu dans le territoire palestinien, assiégé par Israël depuis le début de la guerre contre le Hamas le 7 octobre 2023. 

M. Starmer évoquera avec le président américain "ce qui peut être fait de plus" pour obtenir un cessez-le-feu, accélérer l'entrée de l'aide humanitaire et libérer les otages détenus par le Hamas, selon Downing Street.

Un nouveau round de tractations s'est interrompu cette semaine sans succès au Qatar, avec le retrait des délégations israélienne et américaine.

Donald Trump a accusé le Hamas de ne pas vouloir d'accord, ce que ce dernier a nié.

Israël fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire à Gaza. Vendredi, Londres, Paris et Berlin ont exhorté le gouvernement israélien à "lever immédiatement les restrictions sur l'acheminement de l'aide". 

Israël accuse le Hamas d'empêcher la distribution de vivres aux Palestiniens.

Le gouvernement britannique a annoncé samedi qu'il se préparait à larguer de l'aide et à évacuer de Gaza des "enfants ayant besoin d'une assistance médicale".

"Les Etats-Unis vont accroître leur aide pour Gaza", a aussi déclaré dimanche Donald Trump, appelant "d'autres pays à participer" car c'est "un problème international".

Israël a annoncé dimanche une pause dans les combats dans certaines secteurs du territoire palestinien et de premiers parachutages de nourritures ont eu lieu.

Keir Starmer est aussi sous pression pour reconnaître un Etat palestinien, après qu'Emmanuel Macron a annoncé l'intention de la France de le faire lors de la prochaine assemblée générale de l'ONU en septembre.

Plus de 220 députés, dont des dizaines de sa majorité travailliste, l'ont appelé cette semaine à franchir le pas.

Acier et aluminium

Après l'accord douanier conclu par la patronne de l'exécutif européen la veille, Keir Starmer arrachera-t-il lui aussi quelques avancées sur ce front à l'imprévisible président américain ?

Si Londres bénéficie déjà d'un sort plus favorable que les autres partenaires internationaux, avec des droits de douane généralement limités au plancher de 10%, y compris pour l'automobile, le gouvernement britannique négocie toujours d'arrache-pied des exemptions durables pour l'acier et l'aluminium.

Ils sont actuellement taxés à 25%, soit deux fois moins que le taux de 50% appliqué au reste du monde, mais l'arrangement annoncé en mai prévoyait qu'ils soient ramenés à zéro.

Malgré les compliments fréquents qu'il a pour Keir Starmer, Donald Trump n'a pas encore cédé, l'un des points litigieux étant qu'une grande part de l'acier britannique est retraitée à partir de matériaux importés.

"Si je le fais pour un, je devrais le faire pour tous", a-t-il lancé à son départ de Washington.

En contrepartie de ces baisses de droits de douane, le Royaume-Uni s'est engagé à ouvrir davantage son marché à l'éthanol ou au boeuf américains, suscitant des inquiétudes dans l'industrie chimique et chez les agriculteurs britanniques.

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