Sur pointes, la vie rêvée d'Audrey Hepburn

"Montrer que la création, en danse, n'est pas réservée qu'à l'univers contemporain": avec son ballet "Dans les yeux d'Audrey", présenté mardi à Paris, le chorégraphe François Mauduit, ex-soliste de Maurice Béjart, imagine, sur pointes, le côté "paillettes" mais aussi...

Le chorégraphe François Mauduit, le 7 mars 2024 à Paris © JOEL SAGET
Le chorégraphe François Mauduit, le 7 mars 2024 à Paris © JOEL SAGET

"Montrer que la création, en danse, n'est pas réservée qu'à l'univers contemporain": avec son ballet "Dans les yeux d'Audrey", présenté mardi à Paris, le chorégraphe François Mauduit, ex-soliste de Maurice Béjart, imagine, sur pointes, le côté "paillettes" mais aussi le versant intime de la vie d'Audrey Hepburn.

Le danseur de 40 ans, à la tête depuis 18 ans d'une compagnie de danse néo-classique qui porte son nom, avait envie de "combiner le côté lumineux et inspirant de l'icône, de la star" de cinéma avec "sa vie intime et son rêve de devenir ballerine aussi", confie-t-il à l'AFP. 

Dérouler quelque 60 ans (l'actrice vécut de 1929 à 1993) d'une existence, "pour un chorégraphe, comme pour les danseurs, c'est passionnant. Ca permet de travailler nombre d'époques et de styles différents", sur des musiques allant de Leonard Bernstein à Léo Ferré, dit-il. 

Dans ce spectacle, "où on utilise les pointes, bien sûr", "il y a du +très classique+, des parfums de Georges Balanchine (chorégraphe du XXe siècle, NDLR), mais aussi des passages qui rappellent Maurice" Béjart, "même si je n'ai pas son talent", sourit celui qui fut soliste dans la compagnie du célèbre danseur et chorégraphe installé en Suisse.

François Mauduit a débuté la danse tardivement, à l'âge de 14 ans. Admis au Conservatoire de Paris, il intègre l'école de danse de l'Opéra de Paris, qu'il quitte en dernière année. Rapidement engagé par Maurice Béjart, il reste quatre ans dans sa troupe, puis part créer la sienne et chorégraphier. 

le ballet partout

"J'aime prouver qu'avec n'importe quelle histoire, on peut faire de la création utilisant du vocabulaire classique. Que la création n'est pas réservée qu'à la danse contemporaine", explique le danseur. "On peut avoir de la danse classique vivante, qui vit avec son temps, qui traite de son temps", dit celui qui aime aussi revisiter des standards comme "Le lac des cygnes".

Autre credo: "amener le ballet sur pointes partout", y compris dans de petites et moyennes villes. A leurs débuts, ses amis et lui se produisaient l'été dans des salles des fêtes ou en plein air, dans les stations balnéaires de la Côte normande.

"Dans les Yeux d'Audrey" est passé par Bollène (Vaucluse) et rejoindra Sens (Yonne) en juin ou Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en septembre. Ses créations plus anciennes ("Pluie d'Etoiles Story", "Roméo et Juliette", "Cléopâtre") se dansent ces prochaines semaines à Dax, Draveil (Essonne) ou La Teste-de-Buch (Gironde).

Selon lui, les "grosses productions qui passent dans les Zéniths (de métropoles, ndlr), un peu standardisées, ne sont pas les plus représentatives de la danse classique en 2024".

Tandis que les compagnies des maisons prestigieuses - Opéras de Paris, de Bordeaux, de Toulouse... - "sont à un niveau excellent mais ne tournent pas", regrette le danseur aux cheveux bruns et aux yeux sombres. 

Sa troupe de douze danseurs installée à Toulouse, qui a à son compteur quelque 80 ballets en 18 ans, dit assurer une cinquantaine de spectacles par saison.

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