Surveillante poignardée: Bayrou veut une "expérimentation" de portiques de détection d'armes
François Bayrou a souhaité mardi que le gouvernement travaille à "l'expérimentation" de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires, après le meurtre d'une surveillante poignardée mardi matin par un élève de 14 ans...

François Bayrou a souhaité mardi que le gouvernement travaille à "l'expérimentation" de portiques de détection d'armes à l'entrée des établissements scolaires, après le meurtre d'une surveillante poignardée mardi matin par un élève de 14 ans à l'entrée d'un collège à Nogent, en Haute-Marne.
Le Premier ministre a aussi dit sa volonté de "durcir la réglementation" en vue d'une interdiction "effective" de certains couteaux qui ne sont pas considérés comme des armes.
Il répondait à l'Assemblée nationale à une question de la cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui lui demandait quelle serait la "réponse politique" du gouvernement face aux "familles qui vivent dans l'angoisse de voir l'un des leurs tomber sous le coup des barbares".
Ce drame montre "une décomposition de la société dans laquelle nous vivons", a réagi François Bayrou. "Ce n'est pas seulement un fait isolé, c'est une dérive de la société", avait-il commenté un peu plus tôt.
"Des portiques avaient été mis en place dans certaines régions françaises. Ils n'ont pas été maintenus partout. Mais je suis persuadé que nous ne pouvons pas rester simplement dans l'observation des accidents qui se multiplient", a développé le Premier ministre . "Et donc le gouvernement a lui aussi l'intention d'aller dans le sens de l'expérimentation de portiques à l'entrée des établissements scolaires".
Il va en outre "travailler à l'application effective de l'interdiction de port de ce type d'armes" blanches et "durcir la réglementation parce qu'un certain nombre de ces couteaux ne sont pas considérés comme des armes", a-t-il ajouté.
D'après une circulaire publiée le 27 mars, sur 6.200 contrôles à l'entrée des établissements scolaires, policiers et gendarmes ont saisi "près de 200 couteaux" et "567 conseils de discipline ont été réunis pour lutter contre ce fléau", a rappelé le Premier ministre.
François Bayrou a souhaité une "réponse sans faiblesse" du gouvernement face à cette "vague irrésistible" de port d'armes blanches parmi les mineurs, "en exigeant que lorsque ce port est constaté, il soit puni", sans plus de détails.
Il a également suggéré de "travailler à la question de la santé mentale des plus jeunes" pour que, "à la première alerte (...), il puisse y avoir examen, diagnostic et proposition de traitement ou en tout cas de prise de contrôle".
Ça ne marche pas
Le chef du gouvernement va confier une mission à la vice-présidente Horizons de l'Assemblée nationale, Naïma Moutchou, auteure d'un rapport à ce sujet, pour que ses propositions "soient matériellement et directement réalisées".
Missionnée par le chef du gouvernement après la mort fin avril d'une lycéenne de 15 ans dans une attaque au couteau dans un lycée de Nantes, Mme Moutchou recommande notamment le déploiement obligatoire de la vidéosurveillance à l'entrée et dans l'enceinte des établissements scolaires, et préconise d'interdire la vente de certains couteaux "extrêmement dangereux".
En début de soirée, Marine Le Pen a estimé devant plusieurs journalistes que "la vraie question que devrait se poser le Premier ministre, c'est combien de procédures pour port d'arme illégal ont été enclenchées dans les dernières années", réclamant que les élèves surpris avec un couteau ne soient pas uniquement convoqués devant un conseil de discipline, mais "tout de suite (devant) le tribunal".
Du côté des syndicats d'enseignants, la secrétaire générale du SE-Unsa, Elisabeth Allain-Moreno, a réclamé de "la prévention", considérant qu'"aucun portique n’empêchera un coup de couteau devant un établissement".
La co-secrétaire fédérale de Sud Education a pour sa part déploré que "tous les six mois, on (ait) un ministère ou un gouvernement qui propose de nouvelles mesures sécuritaires, les portiques, les fouilles, mais on voit qu'en fait, ça ne marche pas très concrètement".
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